lundi 7 avril 2008

Pas de Jeux Olympiques sur les terres autochtones volées!

Image: Gord Hill, Kwakwaka'wakw & Riel Manywounds, TsuuT'ina/Nak'azdli, Juin 2007


"Les Olympiques d'hiver 2010 se tiendront à Vancouver-Whistler, du 12 au 27 février 2010. Contrairement, à ce que veulent nous faire croire le gouvernement et les corporations à propos des bénéfices économiques et sociaux que rapportent les Jeux, ils sont en réalité une véritable menace contre les peuples Autochtones, la population urbaine défavorisée (dont beaucoup sont également autochtones), à l'environnement, aux libertés civiles et aux droits humains élémentaires.

Dans l'est du centre-ville de Vancouver, l'un des quartiers les plus pauvres du Canada, plus de 500 logements à faible revenu ont été perdus depuis 2003, c'est-à-dire depuis que la ville de Vancouver a obtenu l'offre des Jeux de 2010. Des centaines de gens ont été expulsés et les propriétaires ont revalorisé leurs hôtels en vue de l'arrivage touristique qui devrait faire rouler l'économie pendant les Jeux Olympiques.

Obéissant à cette logique marchande, la police de Vancouver et la Mairie ont débuté la chasse aux pauvres, un projet de criminalisation nommé "Cité Civile" qui vise à nettoyer les rues de Vancouver en prévision des événements de 2010. Des mesures de loi-et-d'ordre vulgaires combattent ainsi l'itinérance, la mendicité et les usagers/ères de drogue.

Rien que pour les Olympiques, 10 000 policiers, soldats et membres du personnel de la sécurité ont été engagés. En mars 2007, la police de Vancouver a dévoilé l'idée d'obtenir 2 véhicules blindés pour 2010. Déjà, toute manifestation anti-olympiques a été réprimée, se cognant à un large déploiement policier: des flics montés à cheval, l'anti-émeute, l'Emergency Response Team (police spécialisée dans les opérations paramilitaires), des hélicoptères et l'escouade canine.

Malgré avoir été proclamés "Olympiques Verts", de grandes étendues de terres ont été détruites pour agrandir le terrain qui servira à la construction d'autoroutes, de routes, de stations de ski et de stades olympiques. Des milliards de dollars provenant des fonds publics ont été dépensés en ponts neufs , en installations portuaires, en chemin de fer et en transport urbain.

L'expansion du réseau d'infrastructures du transport (autoroutes, ports, chemins de fer, ponts, etc.) vise à accroître l'exploitation des ressources, incluant les stations de ski, les mines, les forêts, le gaz naturel, le pétrole, etc. Depuis 2003, le gouvernement de la Colombie Britannique a, en approuvant les projets des corporations, travaillé pour accélérer la mise en place de ces industries afin de leur rendre la tâche plus facile. Le premier ministre Gordon Campbell a décrit ce processus comme étant une "réforme pour ouvrir tous les secteurs de notre économie". Le résultat a été une plus grande exploitation minière, du gaz et du pétrole, ainsi que la construction de stations de ski sur les terres autochtones volées.



Résistance Autochtone contre Vancouver 2010 (ou jusqu'en 2010)

Malgré les millions de dollars injectés dans les communautés Autochtones pour acheter leur silence et leur consentement, la résistance Autochtone et sociale a eu un impact significatif sur 2010 cette année. Tout a commencé le 12 février avec l'inauguration d'une horloge qui donnera le compte-à-rebours des Olympiques pendant 3 ans (don de Omega, le "chronométreur officiel" des Jeux de 2010) à la Galerie d'Art de Vancouver.

Juste avant que l'événement ne commence, pendant la couverture médiatique en direct de CTV (CTV est devenue le réseau TV officiel des événements 2010), un Autochtone masqué a pris d'assaut la scène et a agrippé le micro, criant "Fuck 2010! Fuck your corporate circus!" avant d'être arrêté.

Les contestataires, incluant les membres du Native Youth Movement (NYM), le Comité Anti-Pauvreté (APC) et autres, ont cassé les lignes de la police en balançant des projectiles (oeufs et bombes de peinture) vers les flics, la scène et un écran géant de télévision. Les représentants du gouvernement et des corporations durent gueuler dans les micros afin de se faire entendre à cause des bruyants contestataires. Sept d'entre eux furent arrêtés au total.

Deux semaines plus tard, le 24 février, Harriet Nahanee, une autochtone aînée, est morte dans un hôpital de Vancouver peu après être sortie de prison où elle avait passé 14 jours. Elle avait été déclarée coupable par la Cour pour avoir participé au blocage en 2006 de l'Autoroute Sea-to-Sky qui, en vue de 2010, s'agrandissait (jusqu'à Eagleridge Bluffs, dans le nord de Vancouver).

Puis le 6 mars, le drapeau géant des Jeux Olympiques flottant au-dessus de la Mairie fut volé, juste au moment où les membres de la délégation du Comité International des Olympiques (IOC) venait faire une inspection concernant le travail du Comité d'Organisation des Olympiques de Vancouver (VANOC). Des jours plus tard, alors que l'IOC finissait sa tournée, la Native Warrior Society envoyait un communiqué qui revendiquait le vol du drapeau. La déclaration contenait une photographie de trois personnes masquées, avec un drapeau warrior et la photo de Nahanee, le tout se tenant devant le drapeau Olympique de 16' par 25'. Ils citèrent la mort de Harriet Nahanee et leurs positions anti-olympiques comme leurs principales motivations.
Le 29 mars, la police de Vancouver fit une descente dans les bureaux de la DERA (association des résidants du Downtown Eastside) en prétendant chercher le drapeau Olympique volé (malgré qu'il n'y ait aucune connections entre la Native Warrior Society et la DERA. Les flics affirmèrent qu'ils avaient reçu l'information d'une source "fiable". Après une heure, ils repartirent les mains vides. " - Feuille d'info diffusée à la Page noire (Québec) (par Anarkhia?)

Voir aussi: No 2010

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