samedi 12 avril 2008

Le Collectif de Résistance Anti-Capitaliste au Saguenay renaît !

Le Collectif de Résistance Anti-Capitaliste, qui avait organisé quelques activités en 2006 au Saguenay, s'est recréé dernièrement en se dotant de principes d'unités (auxquels j'adhère également). Je vous présente plus bas ces principes, mais à noter également que le CRAC animera 2 ateliers durant le Forum social régional, qui se déroulera du 2 au 4 mai au Cégep de Chicoutimi.

"Principes d'unité politique du CRAC Saguenay

Le CRAC c'est quoi?

Le CRAC Saguenay (collectif de résistance anticapitaliste au Saguenay) est une organisation non hiérarchique réunissant des individus qui partagent une unité politique face à la nécessité de s’opposer au système économique capitaliste actuel. Nous considérons que l’exploitation de l’humain par l’humain, la destruction de l’environnement et la répression des luttes populaires par l’État font partie des rouages de notre société dominée par une classe bourgeoise nationale et internationale qui n’a de préoccupation qu’en regard des profits qu’elle accumule. De plus, nous jugeons que l’oppression des femmes reproduite à travers le système patriarcal et l’assujettissement des différentes minorités constituent des obstacles à l’émancipation de tous et de toutes. En ce sens, le CRAC est un lieu de synthèse qui vise à porter un regard global sur les combats des travailleurs et travailleuses, chômeurs-euses, assitéEs sociaux, femmes, étudiantEs, précaires et écologistes, afin de dégager des pistes d’actions collectives visant à bâtir une nouvelle société libérée du capitalisme et de toutes les formes de domination.

Environnement

Nous affirmons qu'il est nécessaire d'aller au-delà de l'illusion qu'un capitalisme régulé (alternative énergétique, taxes verte, etc.) pourrait être respectueux de l'environnement et assurer la survie de l'humanité. En regard de notre mode de production actuel, fondé sur la logique productiviste, l'accumulation du profit, la consommation excessive, la competition entre multinationales, nous appuyons l'analyse selon laquelle nous devons radicalement transformer notre mode de production et de consommation si nous tenons à notre survie. Ce renversement doit déboucher sur une appropriation collective des moyens de production ainsi que sur leur contrôle démocratique afin que la société puisse réfléchir et décider des buts (fondée sur les besoins réels des individus) de la production.

Féminisme

Nous considérons que la domination des femmes résulte d'une oppression socialement construite - fondée sur la division des genres - qui traverse toutes les formes de domination ( classes sociales, ethniques, religieuses, etc) et qui est présente dans tous les rapports sociaux (dans les relations de travail, dans les relations personnelles, etc.) et organisations sociales (syndicats, organisations politiques et communautaires, etc.).

Nous croyons que l'oppression des femmes s'exerce au-delà de la sphère publique, à savoir dans la vie quotidienne des individus. Cette oppression se perpétue à travers une représentation idéologique qui naturalise les différences biologiques et psychologiques entre les sexes, et donc, les conditions d'oppression et d'exploitation des femmes.

Nous appuyons l'analyse selon laquelle les rapports d'exploitation et de domination entre les sexes existaient avant le capitalisme, mais qu'historiquement le développement de celui-ci a largement contribué à mettre en place des structures de domination fondées sur une hiérarchisation des genres. En effet, dans les rapports sociaux découlant du mode de production capitaliste, les femmes se retrouvent en situation d'oppression en raison de la division du travail entre les sexes. Les femmes effectuent la majeure partie du travail domestique, et cela gratuitement. Par ailleurs, on les retrouve majoritairement dans les secteurs du travail atypique. Par conséquent, on dénote une augmentation de la discrimination des femmes sur le marché du travail et celles-ci se retrouvent presque totalement exclues des leviers de pouvoir économique et politique.

Question Nationale

Notre position est que le nationalisme comme idéologie laisse transparaître que les individus ont les mêmes intérêts selon des critères linguistiques, raciaux, historique et territoriaux et que ce faisant, elle cache l'existence de classes sociales aux intérêts antagoniques. Appréhender le monde d'un point de vue nationaliste consiste à entrer dans la logique de la compétition entre nation et à laisser à la classe dominante d'une nation donnée la direction des leviers du pouvoir politique et économique. Ainsi, nous ne croyons pas que l'indépendance nationale ne règle les problèmes d'exploitation, de domination, d'inégalités sociales, économiques et politiques. Seules des luttes internationalistes ayant pour but l'appropriation collective des richesses permettront de sortir les travailleurs du monde entier de leur domination. Toutefois, nous reconnaissons l'importance et la nécessité de soutenir toute lutte d'une nation opprimée, sans par contre, reléguer au second plan la lutte de classe."
- CRAC

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