"Des milliers d’ouvriers étaient en grève hier pour le deuxième jour consécutif dans une usine de chaussures Nike au Vietnam, pour réclamer des hausses de salaires face à l’inflation galopante.
Quelque 20 000 ouvriers de l’usine de Ching Luh, dans la province de Long An (sud) ont commencé leur action lundi. Ils réclament une augmentation de 20% de leur salaire mensuel d’environ 60 francs, a déclaré Nguyen Van Thua, un responsable du syndicat du commerce de la province.
Des articles produits pour le monde entier
L’usine fabrique des baskets depuis 2002 et emploie environ 21 000 personnes, principalement de jeunes femmes de milieu rural. L’entreprise paie ses ouvriers 14% plus que le salaire minimum, mais l’inflation affaiblit leur pouvoir d’achat, selon Nguyen Van Thua
Nike citait des chiffres légèrement inférieurs, estimant que l’usine n’employait actuellement que 18 650 personnes et qu’au début de la grève, lundi, environ 15 000 d’entre elles avaient cessé le travail.
L’usine, dirigée par des Taïwanais, produit des articles à destination du monde entier, a précisé Nike. Le groupe américain travaille avec une cinquantaine d’usines en sous-traitance au Vietnam, où environ le tiers de sa production mondiale de chaussures est réalisé.
Une main-d’oeuvre réputée bon marché «Les ouvriers ont demandé 200 000 dôngs (environ 12 francs) de plus» par mois pour faire face à l’inflation, a expliqué Huynh Van Xe, directeur du Département du travail et des affaires sociales de Long An, province proche de Hô Chi Minh-Ville, ex-Saigon et capitale économique, où est située l’usine.
Un précédent «Mais la direction n’a accepté de leur verser que 100 000 dôngs de plus», a-t-il ajouté, affirmant qu’il s’agissait de «la plus importante grève survenue à Long An jusqu’à présent».
En décembre, Nike avait déjà dû faire face à une grève de plus de 10 000 personnes dans l’une des usines qui fabriquent ses chaussures dans ce pays "communiste" autoritaire.
Les mouvements sociaux se sont multipliés ces dernières années au Vietnam, où la main-d’oeuvre, réputée bon marché, réclame de plus en plus des revalorisations salariales et de meilleures conditions de travail. Le phénomène s’est encore renforcé avec la flambée des prix à la consommation, qui alimente depuis plusieurs mois le mécontentement des foyers les plus modestes.
Au premier trimestre par rapport à la même période de 2007, le pays a enregistré une inflation de plus de 16%, pour une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 7,4%."
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