lundi 10 mars 2008

Rio Tinto Alcan et son vrai visage...

- / LBR.ca / 2008-02-28 - Commentaire d'opinion
"Tous nous savons qu’Alcan a été gobée par le gros consortium Rio Tinto et même en dorant la pilule on veut nous laisser croire que la sainte flanelle Alcan existe encore. Dans les faits, Alcan est devenue une simple division qui sera soumise aux décisions des administrateurs de Rio Tinto provenant de Londres.

Le Quotidien du 14 février 2008 a fait paraître un article provenant de la Presse canadienne où le chef de la direction de Rio Tinto annonce qu’il pourrait se départir de la Division Alcan, dépendant de l’intérêt manifesté par ses concurrents. Comme tout est à vendre, tout est mercantile.

Interrogé sur la vente de ces actifs, le grand patron a répondu textuellement : « Qu’il dirigeait toutes les activités de l’entreprise afin qu’elles présentent une valeur maximale pour ses actionnaires ». Cette réponse nous donne un portrait très net de la mentalité de ce haut dirigeant. Il ne travaillera strictement que pour le bénéfice de ses actionnaires et pour un retour maximal sur les sommes d’argent investis par eux.

À tous les travailleurs qui ont œuvré au sein de cette entreprise, soyez sur vos gardes, restez vigilants et cette sentence s’adresse à tous les échelons de l’entreprise : ce monsieur n’est pas là pour vous! Il est là pour un retour maximal d’argent dans ses poches et celles de ses actionnaires!!!

Vos emplois, vos salaires, vos avantages sociaux, même s’ils sont inclus dans vos conventions collectives pourraient être renégociés à la baisse. Vous avez en mémoire le modus operandi qu’a utilisé la compagnie Abitibi-Bowater pour faire plier l’échine à ses travailleurs ainsi qu’au Conseil municipal de Dolbeau, elle a alors procédé par une série de menaces de fermeture pour atteindre ses objectifs très peu louables.

Ce modèle d’opération est d’une simplicité à faire pleurer mais à toute épreuve : c’est en créant la peur viscérale dans la population que la compagnie a atteint ses objectifs. Et pendant ce temps, les patrons siphonnaient vos sous en s’emplissant les poches et en récompensant ses fidèles serviteurs à coup de 50 millions de dollars.

S’en mettre plein les poches en créant un climat de peur, en mettant à genoux toute une population, ce n’est plus de la civilisation, c’est la dictature de l’argent, c’est de la prédation.

L’entreprise n’est pas là pour vos beaux yeux, elle est là pour faire de l’argent le plus rapidement possible. Vous êtes une pièce de la machinerie qui travaille pour l’actionnaire. Mais celui-ci peut décider en tout temps que vous n’êtes pas assez payant pour lui et son instinct du puissant absolu va presser le citron encore davantage jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de jus.

Ce que les capitalistes oublient c’est que pour créer la richesse il faut d’abord respecter la trilogie absolument nécessaire pour la réussite de l’entreprise. Ces trois éléments de la trilogie sont : le Capital humain, le Capital argent et les richesses naturelles exploitables.

C’est l’argent qui mène le monde dit-on, mais il faudra être vigilant et se préparer à combattre ces prédateurs qui ont la faculté de nous amener sur leur propre terrain de combat, celui de la peur, celui qui nous oblige à la soumission, et qui nous force à démissionner face à ces géants aux pieds d’argile. Ils ne sont puissants qu’en fonction de leur argent, qu’en fonction de notre faiblesse à s’organiser et qu’en fonction de notre incapacité de ne pas se prévaloir de la puissance réelle que l’on possède et qui nous appartient en propre à la seule condition de nous nous tenions debout : par le vrai contrôle de nos richesses naturelles.

Louis-Georges Tremblay
La Baie"

Réaction publiée sur LBR.ca (2008-03-03):

"- / LBR.ca / - Je suis salarié français anciennement du groupe Péchiney racheté par Alcan et maintenant Rio Tinto. La même crainte se traduit chez les salariés français du groupe, de plus que c'est le deuxième rachat en très peu de temps pour nous, surtout qu’à l'inverse des canadiens aucune garantie sur la pérennité de nos emplois n'a été prise par notre gouvernement. Alcan aussi a été perçu comme un prédateur sans états d'âmes sur la fermeture de nos sites alors que ceux-ci dégageaient des bénéfices, mais il leurs en faut toujours plus pour satisfaire les actionnaires. Nous décrions tous les jours les ravages du capitalisme et tant qu'il n'y aura pas une prise de conscience mondiale de tous les travailleurs pour lutter ensemble, la course aux profits ne s'arrêtera pas.

Jean-Louis Jansen
Dunkerque (France)"

2 commentaires:

Alexis St-Gelais a dit…

La solution ne passe pas forcément par l'union des prolétaires du monde entier, idée qui a déjà fait ses adeptes mais qui n'a manifestement pas fonctionné une fois transposée dans la réalité.

Toutefois, je m'inquiète également des rachats effectués dans les grandes entreprises au Saguenay-Lac-St-Jean. Nous sommes beaucoup trop dépendants de ces personnes; c'est pour cela que nous devons travailler dur pour développer de nouveaux secteurs de notre économie, dirigés à partir de notre région. C'est cela, être maîtres chez nous: prenons en main notre propre économie. C'est un objectif qui peut être atteint, et il est vrai de dire que nous devons d'abord nous assurer de garder le contrôle sur nos ressources naturelles. Les gouvernements au Québec n'ont d'ailleurs pas pour objectif de vendre celles-ci à des étrangers pour peu d'argent, mais se soucient que les retombées bénéficient à la population (et cela, tous partis confondus). Cela s'en vient avec l'eau, et de nouvelles mesures sur la forêt devraient également aller dans ce sens.

baleine à bosse a dit…

Je ne prétend pas avoir la solution suprême de l'"émancipation", et j'en vois de même pour tous les chefs politiques qui peuvent bien se pavaner. Par rapport aux redevances, ces montants s'avèrent toujours infimes à l'exception de celles où des mouvements populaires ont résisté. Rio Tinto, multinationale étrangère, qui a obtenu un prêt sans intérêt du gouvernement du québec... vous me dites que Québec contrôle vraiment le jeu de la spéculation? Avouez au moins leur mollesse.

Le statu quo ne peut pas perdurer!