jeudi 27 mars 2008

Graffitis au Saguenay



Kuei, je place aujourd'hui un extrait d'un récent texte (12 février 2008) de Pierre Demers paru dans "L'Aut'Journal". La multiplication des graffitis sur les murs de la ville dérange de plus en plus les élus locaux et les commerces (tant mieux!). Certaines affiches et graffitis portant des messages plus politiques et dénonciateurs sont apparus dans les dernières années dans la ville. (Photo L'Aut'Journal)

"« Le maire suce l’Alcan »

Le hic c'est qu'à travers ces graffitis, on retrouve une certaine opposition au maire actuel, Jean Tremblay le superbe pour ne pas le nommer. Une opposition souterraine, presqu'underground.

Déjà, l'année dernière, la ville avait investi plusieurs milliers de $$ pour effacer tags et propos politiques anarchistes sur les murs de la petite maison blanche.

On pouvait y lire entre autres une phrase prémonitoire et obscène aux dires du maire, qui attirait l'attention plus que les autres, « le maire suce l'Alcan ». La même phrase se retrouvait par la suite le long des pistes cyclables de la ville et sur certains barrages de Jonquière.

« Le maire suce l'Alcan » éclate encore sur les murs de la ville. Et, en plus, une photo du maire avec une légende anglaise « Not my mayor » attire elle aussi l'attention depuis quelques mois au centre-ville…

Comme si même les graffiteurs en avaient à découdre avec ce maire atteint d'un décalage horaire depuis qu'il est en poste, c'est-à-dire depuis bientôt dix ans (tout de même dix ans de moins que le maire de Laval, lui aussi un cas).


Qu'en pensent les graffiteurs?

Deux d'entre eux, Dilou et Marc en parlent ouvertement:

« Le maire nous fait honte. Il fait passer la ville pour un repère de cathos. On lui écrit sur les murs. Le centre-ville est rempli d'assistés sociaux et il semble l'ignorer. Lui et son conseil municipal gouvernent pour les riches et ses amis. »

« On écrit sur les murs pour laisser nos marques. On le sait que c'est interdit de le faire c'est pour cette raison qu'on le fait. Pour nous pincer les flics vont devoir se coucher tard.»

Du côté des travailleurs de rue, c'est le discours de la tolérance qui prévaut, non celui de la dénonciation. On a rencontré les quatre travailleurs de la rue de la ville, Simon, Janie, Michel et Julie.

Ils ne voient pas une augmentation des graffitis dans la ville. Ils sont toutefois différents et parfois prennent une dimension politique qu'ils n'avaient pas auparavant."

Article intégral: "Nouvelles du Saguenay: Graffitis", Pierre Demers, L'Aut'Journal, 12 Février 2008

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