mardi 26 février 2008

La Tuque - Résiste !

Non-arrêté par les strictes délimitations du Saguenay-Lac Saint-Jean, j’ai eu envie de noircir quelques lignes sur la très vaste « ville de La Tuque » et les communautés avoisinantes. Ici comme ailleurs, il est toujours temps de s’organiser et de marquer notre résistance. Des affiches ont été collées dans la ville dans le but de tendre une main aux « locaux » intéressé(e)s par l’opposition au militarisme et aux guerres d’occupation, et dans une perspective plus large, de changement social profond.


Abritant depuis des milliers d’année la nation Atikamekw, la Haute-Mauricie est un très grand territoire où la chasse et la pêche sont abondantes. Nouée de rivières, dont la bien connue Saint-Maurice, la région bat au rythme de mère nature. Pourtant, à La Tuque, en me promenant un matin, j’ai bien cru voir la montagne derrière l’usine de pâte et papier en feu tellement elle fumait.
« L’usine c’est ce qui fait vivre la ville », son nom, Smurfit-Stone, une compagnie américaine. Et on la remarque assez vite... elle produit beaucoup de fumée et son odeur se propage pas mal dans la ville.
(Consultez l’article précédent « PAS DE Maître chez nous ! »)

J’ai vraiment aimé lire la « Gazette de la Mauricie » , un journal mensuel populaire et indépendant de la région qui est distribué gratuitement dans les publisacs et publié à 75 000 exemplaires ! Les gens qui y écrivent sont beaucoup plus critiques et indépendant(e)s et ont une réelle capacité à développer des articles plus instructifs et plus proches de notre réalité sociale. Ce mois-ci, la Gazette de la Mauricie consacrait un dossier très intéressant et assez bien fourni sur la condition des femmes, en approche du 8 mars qui s’en vient.

Un truc qui m’a toujours fasciné dans la Haute-Mauricie, c’est le fort patrimoine autochtone et sa conservation. Les communautés Atikamekws partagent 3 réserves (Manawan, Wemotaci et Opitciwan) et plusieurs habitent La Tuque et Roberval. Malgré les écoles résidentielles qui ont voulu couper les autochtones de leurs parents et de leurs modes de vie ancestraux, la langue d’origine, l’Atikamekw, est encore aujourd’hui parlé dans la population, estimée à 5400 en 2001. Ce peuple serait probablement celui qui a inventé les raquettes (en observant les perdrix qui marchent sur la neige) et le sirop d’érable (qui était récolté dans des paniers faits d’écorce de bouleau et de racines). De très légers canots profilés étaient fabriqués traditionellement avec de l’écorce de bouleau et leurs servaient à se déplacer sur les rivières et lacs. Aujourd’hui, les réserves d’eau et le poisson qui y vit contiennent de fortes quantités de mercure (provenant des centrales hydroélectriques) et empoisonnent les communautés. La déforestation fait également fuir les animaux des terres de chasse ancestrales des autochtones.

N’hésitez pas à poster vos commentaires au : rapido@jubii.fr ou directement sur ce blog.

Je vous invite également, ce mois-ci, à visionner le film de la documentariste Abénaquis Alanis Obomsawin, « Mère de tant d’enfants », produit en 1977 et écoutable librement sur le site de l’ONF, qui traite des conditions sociales des communautés autochtones au Canada.

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