Lu sur Voix de Faits :
Jeudi dernier, nos vaillantEs parlementaires ont votés à l'unanimité de laisser le crucifix là où il est, dans le salon bleu. La motion libérale se lit comme suit: «Que l'Assemblée nationale réitère sa volonté de promouvoir la langue, l'histoire, la culture et les valeurs de la nation québécoise, favorise l'intégration de chacun à notre nation dans un esprit d'ouverture et de réciprocité et témoigne de son attachement à notre patrimoine religieux et historique représenté par le crucifix de notre Salon bleu et nos armoiries ornant nos institutions.»
Voilà que le crucifix de l'assemblée nationale prend sa place dans notre «patrimoine religieux et historique». On pourrait penser que le crucifix est là depuis toujours, or, il n'en est rien. Les formations politiques traditionnelles du Québec, issues des rebellions patriotes, n'auraient jamais accroché un tel symbole en pleine contradiction avec leur idéal républicain. En fait, c'est Duplessis, lors de son premier mandat (en 1936) qui a accroché la chose.
L'ennui avec les traditions c'est qu'elles ne sont jamais neutres, elles sont toujours l'objet d'un choix politique. En choisissant de défendre le crucifix, les parlementaires choisissent dans notre histoire le courant réactionnaire et traditionaliste représenté par l'Union nationale. Ils auraient pu choisir autre chose, les patriotes, les rouges ou l'institut canadien par exemple (desquels, oh comble de l'ironie, les partis actuellement représentés descendent tous!), mais non.
L'histoire et la tradition sont des champs de batailles. Les élus ont choisi leur camp, le nier c'est nous prendre pour des imbéciles.
vendredi 30 mai 2008
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3 commentaires:
Pour une fois, je suis un peu d'accord... Le seul fait d'armes notable avec le crucifix placé là par Duplessis, c'est qu'il a permis à un député juif libéral de l'opposition à l'époque d'être le seul dans les annales parlementaires à fermer le clapet du "cheuf" qui en allait d'une bonne attaque contre la communauté juive, en lui rappelant que celui qui était sur la croix l'était, lui, Juif.
Quand on connaît un peu plus le combat qui se menait dans le Québec post-confédératif contre les ultramontanistes et les castoristes, on se dit que l'Église n'était pas nécessairement considérée comme une tradition louable. Au niveau des individus, la religion, c'est tout à fait justifié. Au niveau des institutions démocratiques, le tout devrait rester laïque.
D'ailleurs, je me disais... Que pensez-vous de l'idée fixe de Jean Tremblay de maintenir la prière à l'hôtel de ville?
Le Maire Tremblay est un cas très spécial. Ces propos regorgent tellement de bêtise que ça me paraît très difficile de ne pas se fâcher quand on a quelque chose à dénoncer à l'hotel de ville. Il nous traitrait sans aucun doute de sale athée. C'est un catho réactionnaire et pourtant, tout ce qu'il me parait avoir de chrétien c'est l'autoritarisme du clergé et la soumission aveugle - exit l'ouverture aux autres, la compassion, la convivialité, et j'en passe... Qu'il nous avoue donc une fois pour toute que la vrai église qu'il vénère est la Chambre des commerces et sa clique de p'ti riches.
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