mercredi 24 décembre 2008

Souvenir de 2004: Occupation de l’usine d’Alcan à Arvida

On ne peut plus se cacher la tête sous le sable, on connaîtra durant l’année 2009 des répercussions assez fortes de la crise financière. Selon les experts, les provinces du Québec et de l’Ontario seraient les plus touchées par la crise au Canada, et on peut s’attendre à de fortes mises à pied dans les « régions ressources », étant ce qu’elles sont. Face à cette crise, le gouvernement tentera à coup sûr de refiler la facture aux travailleurs et travailleuses et aux plus défavorisé(e)s de la société. C’est pourquoi je ressors aujourd’hui cette analyse particulièrement pertinente de l’occupation et de l’autogestion de l’usine Alcan par les travailleurs/euses en 2004, exemple frappant de combativité ouvrière face à des patrons et gestionnaires qui ne pensent qu’en terme de compétitivité sur les marchés et de profits accrus. Dernièrement encore, des possibilités de fermeture de l’usine ont été entendu, fermetures qui se pourraient se réaliser malgré les accords en vigueur entre la multinationale et Québec. Preuve de plus pour constater la double justice qui existe pour les entreprises multinationales qui pillent le territoire mais se soucient bien peu de ses habitant(e)s…


" L’occupation de l’usine d’Arvida par les travailleurs d’Alcan est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du mouvement ouvrier québécois. Jean-Guy Girard en fait ici la chronique.

26 janvier 2004 en fin de soirée, les 560 travailleurs des salles de cuves Sodërberg occupent l’usine d’Arvida et reprennent la production de l’aluminium contre la volonté d’Alcan. Ils écrivent une page d’histoire du syndicalisme au Canada : c’est la première fois que des syndiqués prennent le contrôle de leur entreprise pour continuer la production. Même à l’échelle internationale ce type d’action est rarissime. Les syndiqués d’Arvida gagnent ainsi l’adhésion de toute la communauté à leur cause. L’occupation prendra fin le 14 février sous le coup d’une ordonnance de la Commission des relations de travail du Québec qui oblige les travailleurs et le syndicat à « … reprendre le travail normal sous la supervision du personnel cadre d’Alcan ». L’occupation d’usine aura duré 19 jours, gardant en haleine la multinationale Alcan et toute une région. Les travailleurs auront réussi, grâce à leur coup de force, à faire parler de la fermeture dans les médias québécois et même canadiens.

Le 22 janvier dernier, en annonçant sans préavis la coupure de 560 emplois, Alcan a rompu un pacte tacite avec le Saguenay–Lac-Saint-Jean. Le seul contrepoids à tous les privilèges qu’on lui accorde, à tous les désagréments qu’elle occasionne à cette région, c’est le salaire qu’elle verse à ses travailleurs. En 1984, 12 000 personnes travaillaient pour Alcan au Saguenay–Lac-St-Jean, le 22 janvier dernier, la coupure de 560 emplois représentait 10 % des 6 000 emplois restants. « L’Alcan s’est accaparée l’essentiel de l’énergie hydro-électrique de cet immense bassin hydrographique, elle a noyé les meilleures terres agricoles du Lac-Saint-Jean, a pollué le Saguenay avec du mercure et des HAP. Ces quelques ingrédients du cocktail chimique nécessaire à la transformation de la bauxite en aluminium ont rendu les crevettes de cet immense cours d’eau impropres à la consommation depuis 1970 et mis les bélugas sur la liste des espèces en voie de disparition. Les conditions de travail déplorables chez Alcan pendant des décennies ont permis à Saguenay d’avoir le championnat du plus haut taux de cancer du poumon au Canada et de se maintenir au premier rang pour quelques autres types de cancer dont celui de la prostate. En fermant ses vieilles installations sans les remplacer, elle nous lègue un environnement industriel dégradé. »

22 janvier 2004 au matin, au Saguenay-Lac-Saint-Jean on sait que quelque chose se prépare. Alcan a convoqué la presse à 15h. Des leaders syndicaux, Alain Proulx et Jean-Marc Crevier, deux anciens présidents du Syndicat national des employés de l’aluminium d’Arvida (SNEEA), sont sortis sur la place publique la semaine précédente pour révéler qu’Alcan émettait des signaux à l’effet qu’elle veut fermer ses salles de cuves Sodërberg rapidement, devançant de dix ans le calendrier prévu. C’est finalement un Jean Charest « piégé » qui fera l’annonce en direct de Davos à 13h au sortir d’une rencontre avec Travis Engen, président étasunien de la plus grande multinationale canadienne. Alcan a prévenu la Sûreté du Québec et celle-ci a dépêché en région un contingent d’anti-émeutes : « Après tout, les gars pourraient se choquer ». En fin de journée, la région ressemble à un vieux boxeur en KO technique ; les mauvais coups pleuvent depuis plus d’un an, aucune partie du corps n’a été épargnée. L’année dernière c’était Agropur, le coup avait été asséné par notre multinationale coopérative québécoise qui annonçait la fermeture de Chambord (160 emplois) et s’accaparait 100 millions de litres de lait, détournés pour être transformés dans des usines du centre du Québec ; en décembre c’était Abitibi Consol à La Baie qui annonçait la fermeture « pour une durée indéterminée » de son usine de pâte et papier, jetant à la rue 625 employés, etc. Le dernier coup frappé par Alcan était en dessous de la ceinture mais l’arbitre avait le dos tourné, comme à l’habitude.

23 janvier, en région la réaction est unanime. Même les alliés habituels de l’Alcan, politiciens, éditorialistes et chambres de commerce, y vont de déclarations incendiaires. André Harvey, député libéral fédéral de Saguenay déclare : « Il faut taxer les mégawatts qu’utilise Alcan ». Il se fait même incisif pour un élu : « Le service de relations publiques de l’Alcan est tellement efficace qu’il contrôle les autorités civiles au Canada. Ils ont aussi des contacts dans tous les médias d’information. La preuve c’est que la fermeture des cuves d’Arvida qui touche 560 travailleurs ne fait même pas la une des quotidiens nationaux ». Malgré la colère qui gronde on ne s’attend pas à grand chose de la part du syndicat. Les choix sont limités : boycottage des heures supplémentaires, appel à une manifestation publique… Mais après tout, l’annonce de la fermeture est assortie d’un engagement d’Alcan que les 560 travailleurs seront protégés ; on procédera en grande partie par attrition, retraites anticipées, reclassement, etc. Finalement, les travailleurs qui devraient être les plus touchés s’en tirent plutôt bien. Dans la région, on les considère généralement comme des « gras durs » avec des salaires d’au moins 60 000 $ par année.

26 janvier en soirée sur le plancher de l’assemblée générale la proposition serait venue du P’tit Mario : « Y ont décidé de fermer dix ans à l’avance sans nous en parler, nous autres on prend le contrôle de l’usine. Nous autres on continue à produire, y viendront nous sortir ». Alain Proulx, maintenant président de la Fédération des syndicats du secteur aluminium (FSSA) explique : « Même si on ne fait pas partie de la même centrale, tous les syndicats de l’aluminium sont assis ensemble dans une intersyndicale. La solidarité a été instantanée pour fournir l’électricité, la bauxite, l’alumine, tous les éléments dont on avait besoin pour repartir la production. » En faisant cette annonce d’une manière aussi sauvage, l’Alcan savait qu’elle pouvait s’attendre à tout. « Ce que craignait l’Alcan, c’est que les travailleurs laissent durcir le métal dans les cuves, ce qui les aurait rendues inutilisables. Ils veulent cannibaliser les vieilles cuves, les Sodërberg ce n’est plus bon à Arvida mais ils continue à produire avec ces cuves à Shawinigan et à Beauharnois. »

Samedi 31 janvier, 5 000 personnes marchent dans les rues d’Arvida à Saguenay pour manifester leur solidarité avec les travailleurs et signifier leur colère à l’Alcan. Dans les médias québécois, cette manifestation sera un peu éclipsée par celle organisée la même fin de semaine contre la centrale thermique le Suroît d’Hydro-Québec, qui réunira elle aussi 5 000 personnes à Montréal. À Saguenay, les gens viennent aussi manifester parce qu’ils savent que la fermeture des Sodërberg ne touchera pas que les travailleurs. Pour chaque poste aboli à l’usine on en perdra trois à l’extérieur. Dans le commerce, les services, dans les petites entreprises satellites on sait que si ces emplois ne sont pas remplacés, on assistera à une dévitalisation économique.

La guerre de l’opinion. L’Alcan tient beaucoup à son image. Au premier rang mondial de la production d’aluminium depuis l’acquisition de Péchiney, son image est importante partout dans le monde et accessoirement au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le 22 janvier, Alcan fait deux annonces à Davos. La première, répercutée par Jean Charest qui « scoopait » l’annonce de la fermeture en région. La deuxième, c’est l’annonce d’un prix annuel d’un million $ US pour les groupes environnementaux en développement durable. Serait-ce sous-estimer Alcan que de croire que l’émission de ces deux nouvelles le même jour est le fruit du hasard ? Une recherche sur la Toile avec les mots Alcan et Davos donne des résultats bien différents selon la langue. En français, plusieurs des résultats de recherche font état de la fermeture des usines, en anglais un seul des 30 premiers résultats y fait référence et il s’agit d’un média alternatif.

Pour bien comprendre la situation, il faut savoir ce que représente l’Alcan dans la région. Il y avait 12 000 travailleurs à son emploi en 1984, mais on n’en comptait plus que 6 000 au moment de l’annonce de la fermeture des Sodërberg. La compagnie, qui s’appelait à l’époque Alcoa, est arrivée dans les années 20 à la recherche d’une grande quantité d’électricité à peu de frais. Elle s’est associée avec Duke, un milliardaire étatsunien qui avait acheté les droits hydrauliques sur le Saguenay et le Lac-St-Jean pour une poignée de dollars. La mise en marche de la centrale Isle-Maligne en 1926, le plus grand barrage au monde à l’époque, s’est faite de manière sauvage, au détriment de la classe agricole. On a créé de toutes pièces la ville d’Arvida (du nom du président d’Alcoa à l’époque ARthur VIning DAvis), ville entièrement construite puis contrôlée par la compagnie. Alcan, qui appartint pendant longtemps exactement aux mêmes actionnaires américains qu’Alcoa (A. V. Davis, les frères Mellon, etc.), aurait été fondée pour permettre à « l’entreprise canadienne » de maintenir un cartel de l’aluminium. Alcoa ne pouvait plus le faire parce que poursuivie aux États-Unis pour ses pratiques monopolistiques, en vertu de la même loi selon laquelle on poursuivait Microsoft et Bill Gates ces dernières années. On se demande encore pour quelles raisons Alcan a échappé à la nationalisation de l’électricité en 1962. On se demande encore pourquoi le gouvernement du Parti québécois, avec en tête Jacques Brassard, a renouvelé le bail de la Péribonka pour 75 ans en 1984, sans exiger un plancher d’emplois pour la région.

Pendant le conflit, le député Harvey a estimé à 500 millions $ par année l’avantage comparatif que retire Alcan de sa maîtrise de l’énergie hydroélectrique du Saguenay–Lac-St-Jean. Alcan n’a pas réfuté les chiffres, Margot Tapp, sa porte-parole, se contentant de dire que c’était complexe à calculer. Un des principaux enjeux du conflit est de savoir ce qui adviendra des 200 mégawatts libérés par l’arrêt de production des Sodërberg. « Nous nous battons pour nos enfants et nos petits enfants », ont souvent rappelé les syndiqués. De là leur exigence d’une usine de remplacement, pourtant promise par Alcan pour Jonquière. Mais c’était avant qu’Alcan avale Péchiney et achète 25 % des parts dans Alouette… Les syndiqués dénoncent un petit jeu de coulisses qui ferait sortir ce 200 mégawatts de la région pour produire ailleurs de l’aluminium.

Le syndicat a repris ses négociations avec Alcan pour établir le sort de chacun des 560 travailleurs touchés. « Nous continuerons la lutte, nous avons une responsabilité face aux générations futures. L’Alcan a des contrats signés avec GM. S’ils le voulaient, ils pourraient annoncer demain la construction d’un plan à Jonquière ». Alain Proulx ajoute : « Regardez notre fonds de pension, 1 milliard 200 millions $ et l’Alcan ne veut pas nous dire où s’en va notre argent. Ça ne se passera pas comme ça. En prenant des congés de cotisation, ils nous ont volé 150 millions $, c’est fini ce temps-là. Un des principaux enjeux de cette bataille est le contrôle des matières premières, mais on ne peut pas la faire tout seuls, il faut que ça se déplace sur le terrain politique. Là-dessus, la région a beaucoup de chemin à faire. »

Jean-Guy Girard

Journaliste indépendant, il s’est impliqué dans le lancement du journal À Cause ?, un mensuel régional indépendant tiré à 115 000 exemplaires qui n’a pas réussi à aller chercher suffisamment de publicité pour passer le cap d’une première année d’édition. Il est aussi comédien scripteur avec LA RIA, une troupe de théâtre d’intervention et, enfin, propriétaire du Gîte Almatoit."

Source du texte: Occupation de l’usine d’Alcan à Arvida / par Jean-Guy Girard
À bâbord !, No 04 - avril / mai 2004

mardi 23 décembre 2008

Appel à la solidarité avec Benjamin Nottaway, prisonnier politique Algonquin

Le Chef Benjamin Nottaway a été emprisonné pour 45 jours, sans compter les 2 semaines de détention avant procès, pour avoir manifester pacifiquement sur la route 117 afin que les accords signés de Lac Barrière soient honorés et que le gouvernement respecte la gouvernance coutumière de Lac Barrière.

Cet événement fait partie d'une tendance canadienne dans laquelle des chefs autochtones sont emprisonné(e)s pour s'être tenu debout pour leurs droits autochtones que la constitution reconnait. En Ontario, 6 leaders de la première nation Kitchenumahykoosib Inninuwug (KI) et Bob Lovelace ont été emprisonné pour quelques mois pour avoir manifester pacifiquement. Une décision qui a été renversée en cour d'appel.

Adresse pour envoyer des lettres de solidarité à Benjamin:

Benjamin Nottaway
Hull Detention Centre
P-6, D-3
75 Rue St. Francois
Hull, Quebec J9A 1B4



Plus d'informations:
Mercredi, le 10 décembre 2008

Juge du Québec emprisonne un Chef Algonquin pour deux mois à cause d'une démonstration pacifique : la Couronne demande un an pour envoyer « un message clair » à la communauté appauvrie


Kitiganik/Lac Rapide, Territoire Algonquin/ - Jeudi le 4 décembre un juge du Québec à reconnu le chef intérimaire de la communauté du Lac Barrière Benjamin Nottaway coupable de quarante-cinq jours en prison, en plus des quinze jours déjà servis en détention préventive, pour sa participation dans des blocus pacifiques mis en place pour attirer de l'attention sur les violations des droits de la communauté du Lac Barrière par les gouvernements canadiens et québécois.

La communauté du Lac Barrière demande que le Canada et le Québec s'engagent par écrit à respecter leurs ententes et que le gouvernement canadien mandate un observateur pour agir comme témoin lors de la sélection de nouveaux chefs, en accord avec le Code coutumier de gouvernance du Lac Barrière, et qu'il en reconnaisse les résultats.

« C'est honteux que le gouvernement du Québec préfère me mettre en prison plutôt que d'honorer leurs obligations légales en mettant en œuvre les traités signés », déclare le chef intérimaire Nottaway, un père de six qui passa son vingt-huitième anniversaire en prison jeudi passé. « Pendant ce temps, le gouvernement du Canada continue d'interférer dans nos affaires internes tout en essayant de se laver les mains de tout responsabilité pour cette situation. »

Nottaway a été reconnu coupable de trois chef d'accusation de méfait et de bris de conditions émanant des blocus de mars sur les voies d'accès du lac Barrière et d'un blocus, en novembre, de l'autoroute 117 à l'extérieur de la réserve de la communauté dans le nord du Québec. Un blocus en octobre a été démantelé violement par la police anti-émeute, par l'usage de gaz lacrymogène sur une foule contenant des aînés, jeunes et enfants. Plus de 40 membres de la communauté de 450 ont été chargés pour ces actions.

« Québec a maintenant rejoint l'Ontario, qui emprisonna les chefs de la première nation de Kitchenuhmaykoosib Inninuwug (KI) et des Algonquins d'Ardoch pour une démonstration pacifique. La méthode préférée des provinces pour s'occuper de nos droits semble être l'utilisation de la police et des tribunaux jusqu'à ce qu'on oublie que nous en avons, » avança Marylynn Poucachice, une porte-parole de la communauté qui fut arrêté durant le blocus de Novembre.

L'avocat de la couronne France Deschamps demanda au juge Jules Barrière une durée d'emprisonnement de 12 mois déclarant qu'un « message clair » était requis « pour faire en sorte que [les blocus] ne se produisent plus, que M. Nottaway n'aie plus envie de le faire, de le décourager et de décourager aussi le groupe – puisque M. Nottaway est là avec ses supporters et que tout le monde attend le verdict.» Le juge Barrière pointa que la demande de la couronne était « partiellement illégale », puisque 6 mois est la peine maximale pour des poursuites sommaires. Il était par contre en accord avec Deschamps sur le fait qu'une peine de prison était nécessaire déclarant qu'il était «important de passer dans la communauté un message clair. »

« Le seul message que les gouvernements canadiens et québécois envoient c'est leur volonté de criminaliser notre communauté et de séparer nos familles pour éviter d'avoir à mettre en œuvre des traités créant des précédents et de respecter nos coutumes de gouvernance, » ajouta Nottaway.

La communauté du Lac Barrière veut que le Canada et le Québec fassent respecter les ententes issues de l'accord trilatéral de 1991, un accord de développement durable et de cogestion des ressources, qui avait alors été applaudi par l'ONU et la Commission royale sur les peuples autochtones. Le gouvernement du Canada ne respecte plus l'accord depuis 2001. Le Québec a signé en 1998 un accord bilatéral, mais piétine malgré les recommandations soumises en 2006 par deux anciens ministres, John Ciaccia, représentant particulier pour le Québec, et Clifford Lincoln, représentant particulier des Algonquins du Lac Barrière déclarant que l'accord devrait être mis en œuvre.

Le 10 mars 2008, le gouvernement canadien révoqua la reconnaissance du Chef coutumier Benjamin Nottaway et de son Conseil et a mandaté un groupe d'une faction minoritaire qui, selon le Conseil des aînés du Lac Barrière, n'a pas été choisi dans le respect de leur Code coutumier de gouvernance. Le 2 et 3 mars, des membres de la communauté avaient érigés des blocus sur leurs routes d'accès pour empêcher les membres de cette faction minoritaire d'entrer dans la réserve en anticipant que le gouvernement canadien essaierait de s'immiscer illégalement dans la gouvernance interne du Lac Barrière pour la troisième fois en 12 ans.

En 2007, le juge Réjean Paul, de la Cour Supérieure du Québec, a émis un rapport qui concluait que le groupe reconnu par le gouvernement fédéral, lors du prétendu choix d'un chef en 2006, ne représentait qu'une « tres minorité » qui « ne respecte pas le Code coutumier de gouvernance »[1]. Le gouvernement fédéral a reconnu cette faction minoritaire après avoir mené un autre présumé processus de sélection en janvier 2008, même si, selon le rapport d'un observateur sur lequel se fiait le gouvernement, rien ne « garantissait » que le Code coutumier de gouvernance soit respecté [2].

Le Secrétariat de la nation algonquine, un conseil de bande regroupant trois communautés algonquines dont celle du Lac Barrière, reconnaît toujours le leadership de Benjamin Nottaway et continue de travailler avec lui et son conseil.

-30-

Contacts médiatiques :

Norman Matchewan, porte-parole Lac Barrière : 819 - 435 - 2171

Marylynn Poucachiche, porte-parole Lac Barrière (en anglais) : 819 - 435 - 2113


Notes:

[1] http://web.resist.ca/~barrierelakesolidarity/resources/Rapport_du_Juge_Paul-FR.pdf

[2]http://web.resist.ca/~barrierelakesolidarity/resources/Rapport-Riel.PDF

Source: http://solidaritelacbarriere.blogspot.com/

mercredi 17 décembre 2008

La crise et la corruption sème la colère en Islande

"Depuis le début de l’hiver, l’Islande fait face à la crise économique. Les trois grandes banques d’affaires ont été nationalisées, faisant peser leurs dettes sur les épaules de la population. Les gens ont perdu l’épargne de toute une vie, les prêts ont augmenté et atteignent des taux considérables (et pourtant ils étaient déjà très élevé). Chaque jour du mois de novembre, 200 personnes ont perdu leur emploi et de plus en plus de gens sont confrontés à la menace de perdre leur logement.


Les gens se mettent en colère, certains d’entre eux souhaitent revenir à la "bonne vielle" prospérité, tandis que d’autres, espérons la majorité, se rendent compte du coût réel du capitalisme. De plus en plus de gens se dressent contre la corruption et exigent une nouvelle forme de société - la société de la justice. Mais chaque jour, le gouvernement actuel prouve que son objectif principal est de sauver son cul et ceux de leurs amis. Un prêt du Fonds Monétaire International (FMI) a été accordé, probablement par intérêt pour lui : la privatisation des systèmes sociaux comme la santé ou l’éducation, et la destruction écologique de l’Islande.

Manifestations hebdomadaires

Depuis plus de 2 mois les gens se réunissent chaque semaine dans un parc en face du parlement. Les premières protestations exigeaient que le gouvernement "brise le silence" concernant la situation actuelle. Les gens en avaient assez qu’on ne leur dise pas ce qui se passe et ce que le gouvernement comptait faire à ce sujet.


Mais très vite les gens ont réalisé qu’il ne suffisait pas de demander au gouvernement de prendre la parole, alors les protestations ont pris une autre tournure plus radicale : la démission du gouvernement et de nouvelles élections dès que possible. Le gouvernement a complètement ignoré ces exigences et les gens étaient de plus en plus en colère.

Les anarchistes et autres radicaux de gauche sont venus à la plupart des protestations, mais pas pour protester contre la situation économique, pas pour demander au gouvernement des solutions, pas pour demander de nouvelles élections, pas pour demander à un membre du gouvernement, du Parlement ou de toute autre institution officielle de faire quelque chose pour « résoudre » la crise à laquelle nous sommes actuellement confrontés, mais pour diffuser les idées anarchistes et anti-capitalistes dans la population, analyser les problèmes de l’autorité et du capitalisme ainsi qu’encourager la population islandaise à prendre des mesures directes contre les forces de corruption."

La suite et un long album de photo ici...

dimanche 14 décembre 2008

Sur les émeutes en Grèce

"Zones de turbulences"
Christian Rioux
Le Devoir
vendredi 12 décembre 2008
http://www.vigile.net/Zone-de-turbulences

"Les six jours d’émeute qui viennent de se dérouler au pied du Parthénon peuvent passer pour un événement exotique. Une simple affaire européenne ou grecque sans grand rapport avec ce qui se passe dans le reste du monde. Sous l’oeil étonné des dieux antiques, qui en ont pourtant vu d’autres, la jeunesse athénienne a tenu tête aux policiers pendant six jours en plein centre d’Athènes, dans le quartier d’Exarchia, près de l’école polytechnique.

Les causes de ce soulèvement violent sont nombreuses et tiennent évidemment au contexte politique grec. Maladresses policières et corruption ont miné la crédibilité d’un gouvernement qui ne tient plus qu’à un fil. Mais surtout, les étudiants grecs sont les premiers à exprimer ouvertement leur colère face à une récession qui n’a pourtant encore montré que le bout de son nez. Or, le sort de la jeunesse grecque n’est pas si différent de celui que pourraient bientôt connaître les jeunesses française, allemande, américaine ou même québécoise.

***

Le jeune Alexis, 15 ans, qui a été tué par la balle d’un policier samedi soir, était un fils de bonne famille. Comme toute la jeunesse grecque, il n’avait jamais connu véritablement la crise. La Grèce fait partie de ces pays pour lesquels l’adhésion à l’Union européenne dans les années 80 a représenté le point de départ d’une croissance et d’une modernisation exceptionnelles. Depuis un quart de siècle, malgré des hauts et des bas, la jeunesse grecque n’a pratiquement connu qu’une économie en expansion. La croissance de la Grèce a été l’une des meilleures parmi les pays de l’OCDE et de l’Union européenne.

Avec un taux de chômage de 7 % chez les jeunes diplômés (contre 4,6 % en moyenne dans l’Union européenne), cette jeunesse voit pour la première fois son avenir s’assombrir. C’est la « génération à 700 euros », comme on la surnomme pour souligner la médiocrité du salaire mensuel qui attend les jeunes diplômés à la sortie des universités. Un salaire qui pourrait demain être remplacé par le chômage. Cette jeunesse a aussi le sentiment que les pouvoirs publics se désintéressent de l’éducation et qu’on l’abandonne à son sort. Pas besoin de beaucoup d’imagination pour imaginer que, demain, la jeunesse de nombreux pays, dont le Québec, pourrait avoir la même impression.

Mon collègue Gérard Bérubé rappelait cette semaine que la dernière véritable récession (classique et non technique) au Québec datait de 1992. La situation n’est pas très différente en Europe. Cela signifie que la génération qui est entrée sur le marché du travail au début des années 90 et qui a aujourd’hui de jeunes enfants n’a pratiquement jamais connu de récession. Elle affrontera pour la première fois l’incertitude économique qu’ont connue les générations précédentes, qui avaient traversé les graves récessions de 1992 et 1982. Qui se souvient que le Québec avait alors connu des taux de chômage de 15 % ?

L’extraordinaire croissance des 16 dernières années avait laissé planer l’illusion que nous en avions fini avec les récessions. Voilà qui explique en partie la panique que l’on sent dans certaines descriptions de la crise en cours. Sur le plan technique, il n’est pas faux de comparer la crise financière que nous vivons à celle de 1929. Mais l’évocation de la misère dans laquelle ont été plongés des millions de gens entre les deux guerres laisse pour l’instant songeur. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de soubresauts. Au contraire, ceux-ci pourraient être d’autant plus importants que les jeunes générations affronteront pour la première fois une situation à laquelle elles sont peut-être moins préparés que les précédentes. Comme pour les étudiants grecs aujourd’hui, l’éloge de la richesse et de l’argent facile qui a jalonné les années 1990 et 2000 leur apparaîtra tout à coup comme un horrible mensonge. Un miroir aux alouettes. Or, il n’y a rien de pire que de se sentir trahi."

vendredi 12 décembre 2008

Il y a bientôt 7 ans, mais on n’oubliera jamais

L’affaire Terry Lalo, c’est l’histoire d’un jeune Innu de 16 ans qui est décédé des suites de blessures graves infligées lors d’une poursuite policière à Sept-Îles le 15 avril 2002 à 4h du matin. Il s’agit d’une histoire encore très douloureuse où une fois de plus des policiers ont pu s’en tirer avec peu de réprimandes après avoir causé la mort d’un individu innocent.

Cette nuit là, l’agent de la Sûreté du Québec de Sept-Îles, Richard Turgeon, au volant d’un véhicule de police, avait entendu plus tôt qu’un vol par effraction avait été commis dans un dépanneur mais il n’y avait pas eu signalement de suspect, ni confirmation. Ayant aperçu, Terry, un jeune autochtone qui marchait bière à la main, l’agent se mit négligemment et sans motifs raisonnables à la poursuite de l’adolescent qui prit la fuite en courrant. L’agent Turgeon le happa alors avec l’auto-patrouille avant qu’il ne puisse s’échapper par un trou de la clôture d’un hôtel. Selon un expert ayant participé à l’enquête de la coroner, la voiture de police aurait par la suite poursuivi sa course et reculé alors que le jeune autochtone se trouvait sous le véhicule, des conclusions que cet expert modifia plus tard lorsque la cause fut portée devant le Comité de déontologie policière.

Pour punir cette négligence ayant causé la mort, le commissaire Paul Monty ordonna en août 2004, une simple suspension sans solde de 60 jours pour le policier Richard Turgeon pour « usage dérogatoire d'un véhicule de patrouille ». L’agent Turgeon fut également transféré à la Sûreté du Québec de St-Tite en Mauricie où il pu recommencer à travailler après la suspension.

Protestant contre cette incroyable injustice, la famille de Terry et leur avocat maintinrent que la peine était trop peu sévère pour un tel crime et que l’agent aurait dû être accusé d’autres chefs d’accusations : « ne pas s'être comporté de manière à préserver la confiance et la considération que requiert sa fonction, abus d'autorité, avoir violé le Code de la sécurité routière et avoir produit un faux rapport d'événement ».

S’en suivit donc une suite de requêtes judiciaires infructueuses qui ont coûté plus de 100 000$ à la famille, de quoi lever le cœur à propos de la double justice qui existe pour les policiers. Deux requêtes en révision judiciaire furent amenées par la famille et leur avocat devant le Comité déontologie policière et toutes deux furent rejetées par Me Mario Bilodeau sans que sa décision ne soit motivée. S’en suivit donc une coûteuse requête en Cour supérieure pour infirmer la décision de Me Bilodeau, mais le policier s’en tira à bon compte.

Un autre fait révoltant de l’affaire a récemment refait surface dans les nouvelles. Deux autres policiers de Sept-Îles, soit le caporal Rénald Cloutier et le lieutenant Jacques Thomassin, avaient tenus des propos racistes envers les autochtones sur les ondes du Centre de télécommunications de la SQ ce même 15 avril 2002. L’agent Thomassin avait alors dit, à propos du sort du jeune Terry, qu’il «ne volera pu» et Cloutier avait affirmé, en parlant d’un détenu autochtone, qu'il «faisait du chiard» pour avoir une cigarette «mais c'est pas grave, c'est un Indien».

En 2004, le comité de déontologie policière condamna Cloutier, qui était maintenant à la retraite, à un an de suspension de ses fonctions d’agent de la paix, en plus de 10 jours de suspension pour l’agent Thomassin. Devant la Cour du Québec, l’agent Cloutier porta par la suite l’affaire en appel en 2006, réussissant à porter sa condamnation à 2 mois. Vers la fin du mois de novembre 2008, la Cour supérieure prit la décision de confirmer la décision prise en 2004 de suspendre l’agent retraité pour un an. Mais voilà que le premier décembre, on pu apprendre que la Cour d’appel avait autorisé les deux policiers à en appeler de la décision. La cause devrait être entendue au palais de justice de Québec au printemps 2009, soit 7 ans après ces événements révoltants.


Que le message soit clair :
De Sept-Îles à Montréal, en n’oubliant pas Athènes et le reste du monde,
PLUS JAMAIS ne tolérons l’impunité policière, les enquêtes bidons et le racisme !
Tant qu’il n’y aura pas de justice, il n’y aura pas de paix !


Pour en savoir plus :
À la demande de la famille de Terry, une page web avait été ouverte pour diffuser une revue de presse sur les événements dans l’espoir que justice soit rendue : http://terrylalo.ift.cx/

L’émission Enjeux sur les ondes de Radio-Canada avait consacré la troisième partie d’un reportage sur l’omerta policière au jeune Terry Lalo. Il est possible de visionner cette partie à l’adresse :
http://radio-canada.ca/actualite/v2/enjeux/niveau2_2153.shtml

Voici où se trouve maintenant le lieutenant Thomassin :
http://www.sq.gouv.qc.ca/poste-mrc-d-avignon-et-de-bonaventure/

Dernières nouvelles :
http://fr.canoe.ca/infos/societe/archives/2008/11/20081127-120100.html
http://lejournaldequebec.canoe.ca/journaldequebec/actualites/archives/2008/12/20081201-174418.html


Photo de Terry - Radio-Canada

jeudi 11 décembre 2008

Chef Algonquin emprisonné

POUR DIFFUSION IMMÉDIATE

Mercredi, le 10 décembre 2008
http://solidaritelacbarriere.blogspot.com/
*Juge du Québec emprisonne un Chef Algonquin pour deux mois à cause d'une
démonstration pacifique : la Couronne demande un an pour envoyer « un
message clair » à la communauté appauvrie***

Kitiganik/Lac Rapide, Territoire Algonquin/ - Jeudi le 4 décembre un juge du Québec à reconnu le chef intérimaire de la communauté du Lac Barrière Benjamin Nottaway coupable de quarante-cinq jours en prison, en plus des quinze jours déjà servis en détention préventive, pour sa participation dans des blocus pacifiques mis en place pour attirer de l'attention sur les violations des droits de la communauté du Lac Barrière par les gouvernements canadiens et québécois.
La communauté du Lac Barrière demande que le Canada et le Québec s'engagent par écrit à respecter leurs ententes et que le gouvernement canadien mandate un observateur pour agir comme témoin lors de la sélection de nouveaux chefs, en accord avec le Code coutumier de gouvernance du Lac Barrière, et qu'il en reconnaisse les résultats.
« C'est honteux que le gouvernement du Québec préfère me mettre en prison plutôt que d'honorer leurs obligations légales en mettant en œuvre les traités signés », déclare le chef intérimaire Nottaway, un père de six qui passa son vingt-huitième anniversaire en prison jeudi passé. « Pendant ce temps, le gouvernement du Canada continue d'interférer dans nos affaires internes tout en essayant de se laver les mains de tout responsabilité pour cette situation. »
Nottaway a été reconnu coupable de trois chef d'accusation de méfait et de bris de conditions émanant des blocus de mars sur les voies d'accès du lac Barrière et d'un blocus, en novembre, de l'autoroute 117 à l'extérieur de la réserve de la communauté dans le nord du Québec. Un blocus en octobre a été démantelé violement par la police anti-émeute, par l'usage de gaz lacrymogène sur une foule contenant des aînés, jeunes et enfants. Plus de 40 membres de la communauté de 450 ont été chargés pour ces actions.
« Québec a maintenant rejoint l'Ontario, qui emprisonna les chefs de la première nation de Kitchenuhmaykoosib Inninuwug (KI) et des Algonquins d'Ardoch pour une démonstration pacifique. La méthode préférée des provinces pour s'occuper de nos droits semble être l'utilisation de la police et des tribunaux jusqu'à ce qu'on oublie que nous en avons, » avança Marylynn Poucachice, une porte-parole de la communauté qui fut arrêté durant le blocus de Novembre.
L'avocat de la couronne France Deschamps demanda au juge Jules Barrière une durée d'emprisonnement de 12 mois déclarant qu'un « message clair » était requis « pour faire en sorte que [les blocus] ne se produisent plus, que M. Nottaway n'aie plus envie de le faire, de le décourager et de décourager aussi le groupe – puisque M. Nottaway est là avec ses supporters et que tout le monde attend le verdict.» Le juge Barrière pointa que la demande de la couronne était « partiellement illégale », puisque 6 mois est la peine maximale pour des poursuites sommaires. Il était par contre en accord avec Deschamps sur le fait qu'une peine de prison était nécessaire déclarant qu'il était «important de passer dans la communauté un message clair. » « Le seul message que les gouvernements canadiens et québécois envoient c'est leur volonté de criminaliser notre communauté et de séparer nos familles pour éviter d'avoir à mettre en œuvre des traités créant des précédents et de respecter nos coutumes de gouvernance, » ajouta Nottaway. La communauté du Lac Barrière veut que le Canada et le Québec fassent respecter les ententes issues de l'accord trilatéral de 1991, un accord de
développement durable et de cogestion des ressources, qui avait alors été applaudi par l'ONU et la Commission royale sur les peuples autochtones. Le gouvernement du Canada ne respecte plus l'accord depuis 2001. Le Québec a signé en 1998 un accord bilatéral, mais piétine malgré les recommandations soumises en 2006 par deux anciens ministres, John Ciaccia, représentant particulier pour le Québec, et Clifford Lincoln, représentant particulier des Algonquins du Lac Barrière déclarant que l'accord devrait être mis en œuvre.
Le 10 mars 2008, le gouvernement canadien révoqua la reconnaissance du Chef coutumier Benjamin Nottaway et de son Conseil et a mandaté un groupe d'une faction minoritaire qui, selon le Conseil des aînés du Lac Barrière, n'a pas été choisi dans le respect de leur Code coutumier de gouvernance. Le 2 et 3 mars, des membres de la communauté avaient érigés des blocus sur leurs routes d'accès pour empêcher les membres de cette faction minoritaire d'entrer dans la réserve en anticipant que le gouvernement canadien essaierait de s'immiscer illégalement dans la gouvernance interne du Lac Barrière pour la troisième fois en 12 ans. En 2007, le juge Réjean Paul, de la Cour Supérieure du Québec, a émis un rapport qui concluait que le groupe reconnu par le gouvernement fédéral, lors du prétendu choix d'un chef en 2006, ne représentait qu'une « tres minorité » qui « ne respecte pas le Code coutumier de gouvernance »[1]. Le gouvernement fédéral a reconnu cette faction minoritaire après avoir mené un autre présumé processus de sélection en janvier 2008, même si, selon le rapport d'un observateur sur lequel se fiait le gouvernement, rien ne « garantissait » que le Code coutumier de gouvernance soit respecté [2]. Le Secrétariat de la nation algonquine, un conseil de bande regroupant trois communautés algonquines dont celle du Lac Barrière, reconnaît toujours le leadership de Benjamin Nottaway et continue de travailler avec lui et son conseil.
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*Contacts médiatiques *:
*Norman Matchewan*, porte-parole Lac Barrière : 819 - 435 - 2171
*Marylynn Poucachiche*, porte-parole Lac Barrière (en anglais) : 819 - 435 - 2113

mardi 2 décembre 2008

Payez-la de votre peau…

« Als zum erstenmal das Wort “Friede” ausgesprochen wurde, entstand auf der Börse eine Panik. Sie schrien auf im Schmerz: Wir haben verdient! Lasst uns den Krieg! Wir haben den Krieg verdient! »

« Alors que pour la première fois le mot “Paix” était prononcé, un vent de panique souffla sur la bourse. Ils crièrent de douleur : nous avons gagné de l’argent ! laissez-nous la guerre ! nous l’avons méritée ! »

Karl Kraus - Aphorismen - Aphorismes