lundi 31 mars 2008

SagLac, Coeur de rockeur/euse

Le 24 février dernier, sur la Première chaîne Radio, à l'émission Macadam Tribus, a été diffusé un reportage de Charles Plourde sur l'histoire du rock et du punk saguenayen et jeannois. Le reportage est très intéressant et très instructif sur l'évolution de la scène régionale et démontre l'origine de classe populaire du mouvement punk. Je vous présente un p'ti bout de l'histoire, écoutez la bande sonore du lien si vous voulez en savoir plus.

Selon le journaliste pour Bande à Part et "historien du rock québécois", Félix B. Desfossés, le 1er groupe de rock du Saguenay-Lac-Saint-Jean aurait été créé en 1962. Il s'agit du groupe Les Jaguars, qui était mené par Arthur Cossette, dit « Le Jaguar », qui vivait près de la base militaire aérienne de Bagottville. Le bruit des avions qui passaient près de chez lui, lui a inspiré un son « distorsionné et sonique ».

Le 1er groupe punk du Québec fut un groupe de la région : Méléone, un groupe formé en 1974, qui était très imprévisible sur scène. Le groupe se promenait souvent nu sur scène et quelques uns des premiers concerts, qui se donnaient dans la région, déclenchèrent des émeutes. Le groupe deviendra par la suite Danger, et passa de la langue anglaise à la langue française. Le groupe se sépara vers la fin des années 70 et plusieurs des membres du groupes réapparaîtront dans d'autres projets, notamment Dédé Traké et Polo des Frères à Ch’val.

dimanche 30 mars 2008

28 Mars, Québec - Aujourd'hui comme hier, nous rejetons votre guerre!

Photo: Voix de Faits

Telle que prévue la manifestation qui avait pour but de comémmorer 90 ans de résistance à la guerre, a eu lieue dans les rues de Québec. Environ 250 personnes ont répondu à l'appel et des autobus de Sherbrooke et de Montréal ont joint l'action. La manifestation fut bruyante à souhait et chose qui en étonna plusieurs, fut plutôt cordial avec les gens du quartier, les laissant passer avant d'enjamber la rue. L'évênement cherchait à attirer l'attention sur des pans de l'histoire de la ville qui seront laissés aux oubliettes par l'organisation du 400ième de Québec.

Il y eut également l'annonce d'une dénonciation et d'une perturbation des cérémonies par la Coalition Guerre à la Guerre qui seront réalisée le jour du 400ième de la ville, le 3 juillet 2008, alors que l'armée aura Droit de cité pour défiler dans les rues de la ville. La Coalition dont les assemblées se veulent ouvertes et horizontales est rassemblée autour des principes de l'Action Mondiale des Peuples. On se souvient que l'an dernier, la Coalition avait été capable de mobiliser beaucoup de gens le 22 juin, et que le bloc orange avait même réussit son objectif de rejoindre le pelloton des militaires.

J'ai également pu apprendre que la manifestation du 1er mai qui aura lieu à Québec, ne s'était pas fait à cette date depuis 25 ans dans la ville-capitale et sera réalisée cette année pour appuyer les employé(e)s du Journal du Québec qui sont en lock-out depuis 1 ans et remplacés par des scabs. Le Journal du Québec viendrait maintenant de Toronto, et beaucoup de fautes sont apparues sur les pages du journal. Les employé(e)s en lock-out ont depuis ce temps produit, sans patron, leur propre journal, le "Média-matin", qu'ils et elles distribuent gratuitement.

Belgique: 1000 activistes ferment l'OTAN

Evere, Région de Bruxelles: Lu sur Indymedia.org :
"Environs 1000 personnes originaires de 17 pays européens ont pris ce matin la direction du quartier-général de l'OTAN à Evere pour participer à l'action internationale non violente NATO GAME OVER. Cinq ans après le début de la guerre en Irak et dix jours avant un important sommet de l'OTAN, des activistes pour la paix de toute l'Europe transmettent un message clair : empêcher les guerres, ça commence ici, en Europe.

Photo: source

Chronologie: Photos 1, 2, 3, 4 Video 1, 2
PROCHAINES ACTIONS: 29 mars-30: Stop the Shield! Słupsk, Poland [1] [2] [3] [4] CzechApril 2-4: Anti-NATO Bucharest Romania

A partir de 12h, les activistes pour la paix se sont massivement dirigés vers le site de l'OTAN, sur lequel ils ont tenté de pénétrer de manière non violente. Il y avait un grand contraste entre l'attitude non violente des activistes et l'agressivité des services de polices, qui étaient déployés en grand nombre et n'ont pas hésité à utiliser chiens, chevaux, spray au poivre, matraques, canon à eau,... Plus de 500 personnes ont été arrêtées. Malgré ce déploiement massif, les forces de l'ordre n'ont pas pu empêcher plus de 50 activistes pour la paix de pénétrer sur le domaine militaire dans l'intention de le sceller.

Avec NATO GAME OVER, les activistes tentent non seulement d'empêcher un crime, mais également de restaurer un pan de démocratie. Les activistes ont été confrontés à un déploiement énorme de policiers, à des arrestations administratives, à des kilomètres de fil barbelé,... Dommage. C'est un gaspillage de l'argent du contribuable. Si vous ou moi commettons une infraction, nous sommes punis et l'infraction est rectifiée dans la mesure du possible. Mais si c'est notre gouvernement qui est en infraction, comme c'est le cas aujourd'hui, il déploie massivement la police non pas pour mettre un terme à l'infraction, mais pour le maintenir en place.

NATO GAME OVER : une journée d'action internationale

Des activistes en provenance de 17 pays européens ont tenté de pénétrer de manière non violente mais décidée à l'intérieur du quartier-général militaire de l'OTAN à Evere et d'en sceller portes, fenêtres et accès. Il s'agit d'une action de désobéissance civile. Ce type d'action est nécessaire parce que tous les moyens démocratiques visant à mettre un terme à la politique illégale de l'OTAN ont été épuisés.

Des groupes actifs dans toute l'Europe donnent un signal clair : les armes nucléaires doivent disparaître. Des Italiens, des Espagnols et des Allemands montrent clairement qu'ils ne veulent pas de nouvelles bases et infrastructures militaires et encore moins qu'elles soient utilisées pour mener des guerres dans le monde entier. Des activistes pour la paix tchèques affirment qu'un bouclier anti-missiles reste inacceptable, même dans un habit de l'OTAN. Des Croates, des Macédoniens, des Finlandais et des Suédois s'opposent à l'adhésion de leur pays à l'OTAN ou à une collaboration militaire plus rapprochée avec cette organisation. Des voix en provenance des Pays-Bas, de Grande-Bretagne et de France disent également “non” à la politique de guerre.

De la parole aux actes

Plus de cinquante auteurs et traducteurs littéraires ont publié la semaine dernière une carte blanche consacrée à l'existence de l'OTAN. Ils écrivent : “Une alliance miliaire qui intervient dans le monde entier, dispose d'armes nucléaires et est prête à les utiliser en premier est un danger pour la paix dans le monde. Il est temps de lancer le débat sur l'existence même de l'OTAN."

Le 22 mars, les auteurs sont passés de la parole aux actes. Ils ont contribué à la journée d'action NATO GAME OVER en organisant une promenade littéraire autour du quartier-général de l'OTAN. Et ils ne s'arrêtent pas au 22 mars. Leur texte a été traduit en français, néerlandais, allemand, espagnol, anglais et tchèque afin d'appeler leurs collègues d'autres pays de l'OTAN à lancer eux aussi le débat.

Comme ils l'ont écrit : “Le projet derrière lequel des auteurs d'Europe de l'Est se sont rassemblés il y a trente ans avec Charte 77 a mené moins de quinze ans plus tard à la chute du rideau de fer et au démantèlement du Pacte de Varsovie. Nous ne voulons pas attendre quinze ans de plus avant de répondre à cette initiative par une initiative occidentale. Nous refusons de croire que nous ne pouvons pas au moins tenter d'égaler ce à quoi ils sont parvenus.”

Sans l'OTAN, les guerres en Irak et en Afghanistan sont impossibles

La guerre en Irak a commencé il y a cinq ans. Des manifestations anti-guerre ont lieu partout dans le monde. Avec NATO GAME OVER, Vredesactie rend visibles les structures militaires qui rendent la guerre possible. En Afghanistan, des troupes de l'OTAN participent à la “guerre contre le terrorisme” dirigée par les États-Unis. Des accords secrets de l'OTAN font de l'Europe une plate-forme logistique pour l'armée américaine. En 2003, 54.000 militaires américains stationnés sur des bases européennes ont été mobilisés pour les combats en Irak. L'armée américaine s'est déployée à partir d'Allemagne et d'Italie et les vols de bombardement sont partis de bases britanniques et de porte-avions flottant dans la Méditerranée. En 2006, deux tiers des militaires américains stationnés en Europe étaient en mission en Irak ou en Afghanistan, se préparaient à de telles missions ou en étaient tout juste revenus. Sans l'Europe, l'invasion et les hostilités en découlant n'auraient pas été possibles et ne le sont toujours pas.

Ce sont des accords secrets de l'OTAN qui font de la Belgique et d'autres pays européens une plate-forme logistique de l'armée américaine. La machine de guerre américaine est transportée vers l'Irak et l'Afghanistan via nos routes, nos ports et nos aéroports.

L'Irak a été attaquée et l'Iran est menacée en raison de leurs ambitions à se doter d'armes de destruction massive. Mais entre-temps, l'OTAN entrepose 350 armes nucléaires américaines en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Turquie. Selon le droit international humanitaire, ces armes sont tout aussi illégales et interdites ici qu'ailleurs.

L'OTAN crée plus de problèmes qu'elle n'en résout"
Lien proposé: Vredesactie (en français)

jeudi 27 mars 2008

Graffitis au Saguenay



Kuei, je place aujourd'hui un extrait d'un récent texte (12 février 2008) de Pierre Demers paru dans "L'Aut'Journal". La multiplication des graffitis sur les murs de la ville dérange de plus en plus les élus locaux et les commerces (tant mieux!). Certaines affiches et graffitis portant des messages plus politiques et dénonciateurs sont apparus dans les dernières années dans la ville. (Photo L'Aut'Journal)

"« Le maire suce l’Alcan »

Le hic c'est qu'à travers ces graffitis, on retrouve une certaine opposition au maire actuel, Jean Tremblay le superbe pour ne pas le nommer. Une opposition souterraine, presqu'underground.

Déjà, l'année dernière, la ville avait investi plusieurs milliers de $$ pour effacer tags et propos politiques anarchistes sur les murs de la petite maison blanche.

On pouvait y lire entre autres une phrase prémonitoire et obscène aux dires du maire, qui attirait l'attention plus que les autres, « le maire suce l'Alcan ». La même phrase se retrouvait par la suite le long des pistes cyclables de la ville et sur certains barrages de Jonquière.

« Le maire suce l'Alcan » éclate encore sur les murs de la ville. Et, en plus, une photo du maire avec une légende anglaise « Not my mayor » attire elle aussi l'attention depuis quelques mois au centre-ville…

Comme si même les graffiteurs en avaient à découdre avec ce maire atteint d'un décalage horaire depuis qu'il est en poste, c'est-à-dire depuis bientôt dix ans (tout de même dix ans de moins que le maire de Laval, lui aussi un cas).


Qu'en pensent les graffiteurs?

Deux d'entre eux, Dilou et Marc en parlent ouvertement:

« Le maire nous fait honte. Il fait passer la ville pour un repère de cathos. On lui écrit sur les murs. Le centre-ville est rempli d'assistés sociaux et il semble l'ignorer. Lui et son conseil municipal gouvernent pour les riches et ses amis. »

« On écrit sur les murs pour laisser nos marques. On le sait que c'est interdit de le faire c'est pour cette raison qu'on le fait. Pour nous pincer les flics vont devoir se coucher tard.»

Du côté des travailleurs de rue, c'est le discours de la tolérance qui prévaut, non celui de la dénonciation. On a rencontré les quatre travailleurs de la rue de la ville, Simon, Janie, Michel et Julie.

Ils ne voient pas une augmentation des graffitis dans la ville. Ils sont toutefois différents et parfois prennent une dimension politique qu'ils n'avaient pas auparavant."

Article intégral: "Nouvelles du Saguenay: Graffitis", Pierre Demers, L'Aut'Journal, 12 Février 2008

mardi 25 mars 2008

150 000$ l'obus!!!

Contre-parade militaire Juin 2007, Québec

Lu sur le blog La Commune :
"Les troupes canadiennes en Afghanistan ont maintenant le feu vert afin d'utiliser des obus Excalibur guidés par un système GPS. L'obus Excalibur est présenté comme la nouvelle génération de munitions d'artillerie la plus sophisitiquée. Il s'agit aussi de la plus coûteuse des munitions conventionnelles jamais employées par l'armée canadienne.

En effet la Compagnie Raytheon qui produit cette horreur technologique vend son petit dernier à plus de 150 000$/obus. Il est même possible de consulter les informations de la munition comme si ce n'était qu'un simple bidule électronique inoffensif (ici).

La firme étatsunienne Raytheon a d'ailleurs eu un chiffre d'affaire de 21,3 milliards de U$ en 2007, ce qui fait d'elle le cinquième fournisseur de contrats d'armements au monde. Plus de 90% du chiffre d'affaire de Raytheon provient de contrats de défense. Encore une fois nos politichiens choisissent bien leurs amis qu'ils doivent financer.

L'armée américaine, qui utilise quant à elle ces munitions depuis 2006 en Irak, a d'ailleurs fait débloquer un budget de 1,4 milliards de U$ afin d'acheter un peu plus de 30 000 de ces joujoux technologiques(source).

Les promoteurs d'Excalibur font l'éloge de cet obus qui est d'une extrême précision et dont la trajectoire peut être corrigée en vol. Ils estiment que cette arme permettrait de réduire le nombre de victimes innocentes lors de frappes aériennes en Afghanistan.

150 000$ l'obus!! Comme si ce n'était déjà pas assez absurde que ces bourgeois tentent de légimiter le massacre en Afganistan, nous devrons maintenant accroître les budgets militaires de façon exponentielle afin d'utiliser le dernier cri de l'industrie de la mort! Évidemment puisque personne ne souffre de la faim ou d'être sans abri ici, et puisque l'éducation est gratuite et accessible, tout comme notre système de santé, et bien j'imagine qu'il faut dépenser nos surplus dans quelques petites extravagances par ci et par là à l'occasion??

Non mais quelle connerie!"

lundi 24 mars 2008

1ER MAI : Journée Internationale des Travailleurs/euses

Le 1er Mai est célébré à chaque année, à travers le monde, la Journée Internationale des Travailleurs/euses. Les évênements et convergences qui ont lieu cherchent à commémorer les siècles de lutte des travailleurs et travailleuses pour leurs droits et pour des conditions de vie plus dignes.

Les anarchistes (également appelé-e-s libertaires) tiennent une grande place dans la tradition de cette journée. Il serait question d'anarchistes, à Chicago, vers 1886, qui durant des émeutes à Haymarket Square, pour obtenir la journée de travail de 8 heures, furent condamnés à mort sur de faux-motifs. Les martyrs d'Haymarket étaient ceux des travailleurs, travailleuses, et opprimé(e)s du monde entier qui luttent pour leurs droits et conditions et chaque année depuis, la journée est célébrée dans le monde. À ce sujet, vous pouvez visionner en ligne le film "Origine du 1er Mai".

L'an dernier, à Montréal, en plus d'une grande manifestation internationaliste et révolutionnaire, le bureau du président de la FTQ, Henri Massé, avait été occupé par un groupe. Les manifestant-e-s avaient rapidement été expulsé-e-s de la bâtisse, quand les gros bras de la FTQ ont littéralement scié la porte du bureau du Président avec une scie mécanique. Et oui, la FTQ emploit des gros bras, son "service de protection"!

Cette année, en plus de celle de Montréal, il y aura une manifestation à Québec pour le premier mai. Dans un récent communiqué du 23 mars, "Le 1er mai, dans la rue!", le Parti communiste révolutionnaire a affirmé son soutien et sa participation à l'évênement, et reçoit l'appui d'une variété de groupes pas nécessairement communistes de Parti. On lit entre autre, dans le communiqué:


La bourgeoisie vise uniquement à accumuler des richesses qui ne profitent qu'à elle, à engranger des profits et ce, au mépris de la vie et de la dignité de millions de travailleurs et travailleuses, d'immigrantEs, de jeunes, de sans-emploi, à la merci des capitalistes canadiens. Ceux-là ont tous les droits, y compris celui d'exploiter davantage en réduisant les emplois et de fermer les usines quand bon leur semble. Et quand les profits sont plus difficiles à faire, leurs mercenaires au gouvernement font la job de bras pour réduire l'accès aux droits les plus élémentaires pour tous et toutes: celui de se loger, de se nourrir, de s'éduquer et de se soigner.


Depuis 2001, voilà que cette même bourgeoisie mène en plus la guerre en Afghanistan, à coups de bombes, de fusils et de milliards, avec de l'armement, des soldats et des mercenaires. Le gouvernement conservateur et son parlement ont déjà voté le prolongement de cette guerre, en grands défenseurs des compagnies «Made in Canada» qui s'enrichissent aujourd'hui sur le dos d'un peuple réduit à la misère et dont le sort a nettement empiré depuis l'intervention impérialiste.


Cette guerre-là est la démonstration la plus meurtrière et la plus indigne de ce que les États impérialistes et capitalistes produisent à l'échelle du monde: la destruction et l'accumulation de richesses qui ne profitent qu'à eux. Ils expriment la volonté d'une poignée de possédants à dominer la planète pour engranger des profits et ce, au mépris de la vie et de la dignité des centaines de millions de travailleurs et travailleuses, de paysanNEs, d'ouvriers agricoles, de jeunes et d'excluEs du système économique mondial.


Voilà autant d'exemples qui exigent que l'on s'organise ici même au Canada pour mettre fin à ce système pourri qui fait qu'une classe, celle des capitalistes, en exploite une autre, immensément majoritaire!



Infos pour se rendre aux manifestations:
Montréal: Rendez-vous à 18h00, départ de la manifestation à 18h30 au coin des rues Ontario et Valois

Collectifs et organisations qui appuient la manifestation: Anarkhia, Association pour un Québec libertaire, Carrefour Québec-Cuba, Centre d'appui aux Philippines, Centre des travailleurs et travailleuses immigrantEs, Comité des sans-emploi Montréal-centre, Comité pour un Secours rouge canadien, La Pointe libertaire, Parti communiste révolutionnaire, Personne n'est illégal - Montréal, Solidarité sans frontières, Union Locale de Montréal -NEFAC-, Unité socialiste des IranienNEs à Montréal.

Québec: Rassemblement à 18h au coin des rues Nolin et Pruneau (dans le quartier Vanier)
* Un autobus partira à 17h du coin des ruesLangelier et Charest. Détails: quebec@pcr-rcp.ca

jeudi 20 mars 2008

Propagande militaire: Quoi dire ou ne pas dire

Un article assez intéressant est paru dans Le Devoir de ce matin, "Quoi dire ou ne pas dire". Écrit par Alec Castonguay, l'article parle de la stratégie de communication de l'armée canadienne, par les proches de militaires. L'armée y encourage les familles à faire appel à un de ses "officiers d'affaires publiques" pour parler aux médias. Un ex-colonel affirme n'avoir jamais vu un tel document remis aux familles durant sa carrière. L'utilisation de mots très forts afin d'avoir un impact aussi intense sur les familles, est dénoncée par le colonel à la retraite.

"Ottawa -- Pas besoin d'être un soldat pour faire partie de l'arsenal de communication de l'armée: il suffit qu'un membre de votre famille exerce le métier de militaire. Un document obtenu par Le Devoir montre que depuis le déploiement des soldats québécois en Afghanistan, les Forces canadiennes tentent d'encadrer les entrevues accordées aux médias par les proches des militaires.
Il y a moins d'un an, conscient de l'intérêt médiatique qu'allait susciter le déploiement des soldats québécois en Afghanistan l'automne dernier, le secteur du Québec de l'armée a créé un document de dix pages destiné aux familles des soldats (conjoints, parents, etc.). Intitulé Guide pour les familles militaires - Composer avec les médias, cette brochure, véritable petit guide de l'entrevue parfaite, a été obtenue par Le Devoir en vertu de la Loi d'accès à l'information. "

16 Mars 1968: On oubliera jamais

Voici un texte paru sur le site Bellaciao.org écrit par Roberto Ferrario. Plusieurs vidéos et images de l'incident sont disponibles sur le site. Il s'agit d'un massacre commis par les troupes américaines au Vietnam et la plupart de ces criminels sont restés impunis, à l'exception d'un lieutenant, qui a fait 3 ans ½ de prison.

"ELLE courait vers les arbres… Elle transportait quelque chose.. J’ai tiré. Lorsque j’ai retourné son cadavre j’ai vu qu’elle avait un bébé dans ses bras. Mes balles l’avaient transpercé. Tout a vacillé dans ma tête. Puis le programme d’entraînement m’est revenu à l’esprit. Alors je n’ai plus rien fait d’autre que tuer. Je leur ai coupé la gorge, les mains, les oreilles. Je les ai scalpés." Ce récit est celui d’un soldat américain qui a participé au massacre de My Lai.

Le 16 mars 1968, vers huit heures du matin, la compagnie Charlie, appartenant à la 11e brigade de la division américaine Americal, entrait dans le village vietnamien de My Lai, dans la Province de Quang Ngai, dans le sud du Viet Nam. Leur chef, le lieutenant William Calley, leur dit : "C’est ce que vous avez attendu, une mission, chercher et détruire."

Au moins 504 civils ont été assassinés en quelques heures : 50 victimes étaient âgées de 0 à 3 ans, 69 victimes étaient âgées de 4 à 7 ans, 91 victimes étaient âgéesde 8 à 12 ans et 27 avaient plus de 70 ans. Ce crime américain contre l’humanité n’a pas eu son Nuremberg. L’armée américaine annonça une grande victoire et la mort de 128 ennemis.

Crime américain contre l’humanité

Le massacre ne fut stoppé que lorsque deux sous-officiers américains Hugh Thompson et Lawrence Colburn en hélicoptère remarquèrent le carnage et intervinrent ordonnant à ses équipiers de faire feu sur leurs compatriotes s’ils poursuivaient d’assassiner plus de civils.

En mars 1969, Ronald Ridenhour, un ancien GI, ayant appris ce qui s’était passé à My Lai, décida d’en informer les autorités américaines, mais les faits ne devinrent publics à partir du 17 novembre 1970 (début du procès), quand le journaliste américain Seymour Hersh publia les premiers témoignages sur ce crime.

Parmi les 26 officiers et soldats inculpés le 5 septembre 1969 pour ce massacre ou pour l’avoir couvert par la suite, seul le lieutenant, William Calley fut condamné le 29 mars 1971, malgré ses affirmations qu’il avait reçu des ordres de son capitaine Ernest Medina de tuer tous les habitants. Selon Calley, Medina lui donne l’ordre de nettoyer la zone de Mÿ Lai en n’épargnant personne. Motif invoqué : le hameau serait un repaire du Viêt-cong.

Medina niera avoir donné de tels ordres et sera acquitté dans un autre procès.
Donc seul le lieutenant Calley fut reconnu coupable de meurtres avec préméditations sur 80 civils qui avaient été réunis sur la place du village et 80 autres personnes qui avaient été réunies dans un fossé et condamné aux travaux forcés à perpétuité et radié de l’armée.

Le 1 avril 1971, 2 jours après sa condamnation, le président Nixon demanda sa libération de prison et son cantonnement au fort militaire de Bennings en attendant l’appel du jugement.
Le 20 août 1971 les autorités militaires réduisirent sa peine à 20 ans
Le 16 avril 1974 le Secrétaire d’état à la défense réduit sa peine à 10 ans.

Trois ans plus tard, le 9 novembre 1974, lors d’un appel que Calley fit auprès d’une cour fédérale pour non respect de ses droits, un juge ordonna sa libération immédiate. Malgré un appel suspensif de l’armée et après plusieurs procédures judiciaires, le lieutenant Calley ne passa finalement que 3 ans et demi aux arréts.

Aujourd’hui, "monsieur" William Calley tient une bijouterie huppée.

L’opinion publique américaine, d’abord émue par les révélations sur le massacre, a, ensuite, majoritairement basculé dans le nationalisme et, "au nom du devoir", acquitté les assassins.

- Roberto Ferrario

mardi 18 mars 2008

Heureux d'un printemps (Paul Piché)

" Heureux d'un printemps
Qui m'chauffe la couenne
Triste d'avoir manqué
Encore un hiver
J' peux pas faire autrement
Ça m' fait d' la peine
On vit rien qu'au printemps
L' printemps dure pas longtemps

Assis su' l' bord d'mon trou
J' me creuse la tête
J' pense au bonheur des gens
J' sais ben qu' ça va pas durer
Ç'a l'air qu' ça prend des sous
Pour faire la fête
À qui appartient l' beau temps
L'hiver l'été durant

L'été c'est tellement bon
Quand t'as la chance
D'avoir assez d'argent
Pour voyager sans t'inquiéter
Pour le fils d'un patron
C'est les vacances
Pour la fille du restaurant
C'est les sueurs pis les clients

On dit qu' l'hiver est blanc
Comme un nuage
Mais ça, évidemment,
Dans l' chalet près du foyer
Dans l' fond c'est salissant
Au prix s' qui est l' chauffage
Y a pas pire moment d' l'année
Quand t'es pris pour t'endetter

Faut qu' j' m'en retourne dans mon trou
Creuser ma peine
J'ai vu l' surintendant
J' peux rien t' dire en attendant
Le jour où ce sera nous
Qui ferons la fête
Imaginez l' printemps
Quand l'hiver sera vraiment blanc
"
- Paroles et musique de Paul Piché

lundi 17 mars 2008

Actions directes à Montréal

Deux actions directes particulières à Montréal ont récemment retenu mon attention.

La première, le 14 avril 2008, 6 voitures de patrouille de la police de Montréal (SVPM) ont été mises à feu dans la cour arrière du poste de quartier numéro 23 vers 3h du matin selon les policiers. Les véhicules seraient des pertes totales. L'action a été revendiquée par le "Collectif Ton père" et a été produite pour s'opposer à la reproduction de l'exploitation et de l'oppression et en solidarité avec les détenus politiques autochtones de l'Amérique qui luttent pour leur liberté et leur autonomie. Voici le communiqué que le collectif aurait émis.

La deuxième, dans la nuit du 15 au 16 mars, 3 guichets automatiques de la Banque Nationale à Montréal auraient été fracassés puis, brûlés. Une fois de plus les médias ont voulu cacher l'affaire mais, l'action a été revendiquée par le "Collectif Ton Oncle", pour faire suite à l'incendie des voitures de police. L'action a aussi été faite en solidarité avec la lutte des autochtones et contre le Capital, l'État et la propriété privée. Elle s'inscrie dans la lignée de la campagne d'actions directes contre les partenaires des Jeux Olympiques de 2010 à Vancouver. Voici le communiqué que le collectif a émis.
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Post-scriptum: Dans la foulée de ces actions en solidarité avec les luttes autochtones, c'est ajouté:
-Dans la nuit du 17 au 18 mars, dans le quartier Préfontaine, perforation des pneus de 23 autos d'un concessionnaire Mazda et de 2 camions de Bell Canada par le "Collectif Ton Chien". - Communiqué
-Parution d'un texte intéressant d'Alexandre Popovic, "Les actions directes revendiquées : quelques cas d'espèce au Québec"

dimanche 16 mars 2008

UQAM: Répression politique envers les étudiant-e-s

Les coûts d'accès à l'université ayant continué de monter, certaines associations étudiantes du niveau universitaire ont continué de lutter après la tentative de mouvement de grève général infructueux de cet automne, pour la diminution des frais de scolarité et à propos des nouvelles politiques prises par les administrations universitaires. Plus bas, un texte sur la répression politique envers les étudiant-e-s à l'UQAM puis, la Cour suprême a émis une injonction contre les membres de 4 associations facultaires de l'université.

"Montréal, 3 mars – Dans un geste sans précédent dans l’histoire de l’université, la direction de l’UQAM a annoncé dimanche qu’elle a décidé de suspendre pendant 20 jours deux militants étudiants et une militante étudiante. L’UQAM avait réuni le vendredi 29 février son « Comité d’intervention » et avait convoqué cinq étudiants et étudiantes, dont trois membres du conseil exécutif de l’Association facultaire étudiante des sciences humaines de l’UQAM (AFESH-UQAM).Deux d’entre eux sont des exécutants de l’Association facultaire étudiante des Sciences Humaines de l’UQAM (AFESH-UQAM) et ne pourront accéder à leurs bureaux.

L’AFESH dénonce ces actions de l’Administration de l’UQAM. « C’est de la répression politique pure ! » s’insurge Étienne Guérette, secrétaire aux affaires uqamiennes de l’AFESH-UQAM, lui-même visé par ces sanctions. « Au lieu de dialoguer avec les grévistes, l’administration tente de faire peur aux étudiants et aux étudiantes en punissant la dissidence et en s’en prenant aux représentants étudiants ». En tout trois étudiants et étudiante ont été suspendu-e-s, les deux autres s’en sortant avec un avertissement ou sans sanction.

En grève depuis maintenant trois semaines, l’AFESH-UQAM tente depuis le début de son débrayage d’établir des négociations avec l’administration sur la question du plan de redressement, ce que cette dernière a refusé jusqu’à maintenant malgré des demandes répétées. « Je ne peux pas croire que l’administration de l’UQAM suspende et menace d’expulsion des étudiants et des étudiantes parce qu’ils ont osé se battre non seulement pour leurs convictions, mais aussi pour la préservation de la mission éducative de l’UQAM. La direction de l’UQAM devrait avoir honte », se désole Alex Bourdon-Charest, Secrétaire à la coordination de l’AFESH-UQAM.

Renseignements :
Étienne Guérette, Secrétaire aux affaires uqamiennes de l’AFESH : 514- 435-9372
Alex Bourdon-Charest, Secrétaire à la coordination de l’AFESH : 514-987-3000 poste 2633"

Une injonction de la Cour suprême concernant les étudiant-e-s de 4 facultés de l'UQAM a été rendu public le 14 mars. Cette injonction ordonne aux étudiant-e-s en grève de ne plus faire d'attroupement ou de manifestations à l'intérieur ou dans un périmètre de 100m d'une liste de pavillon stipulée sous peine pouvant aller jusqu'à une "amende de 50 000$ avec ou sans emprisonnement pour une période allant jusqu'à un an, et sans préjudice à tout recours de la demanderesse en dommages et intérêts;" (voir le document remis "Ordonnance de sauvegarde").

Voilà ce qu'est la "démocratie" de l'État en vrai!
Tout-à-fait normal de se sentir révolté-e

vendredi 14 mars 2008

Communiqué de presse de la Communauté Métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan

Lu sur Le peuple métis de la Boréalie :
"Bonjour à tous et toutes;

Lundi le 17 mars et mardi A.M le 18 mars aura lieu, l'audition de la requête en rejet de l'injonction déposé par la Communauté Métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan contre la signature du traité de l'Approche commune, telle qu'elle a été dessinée par des gouvernements qui règnent dans le mépris du peuple Métis de ce pays.

Pendant ces deux jours, les Innus et le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec feront la démonstration de leur alliance et du harcèlement juridique contre le Peuple Métis. Ces trois groupes s'opposent à la présence des Métis à la table de négociation du traité. Ils refusent d'accepter notre propre existence en tant que Communauté Métisse héritière de droits ancestraux, ces même droits étant inscrits et réservés aux Métis à l'art. 35 de la charte des droits Canadienne.

IMPORTANT:
Afin de démontrer notre intérêt et notre solidarité, je VOUS INVITE vous, ainsi que toutes les personnes qui désirent vous accompagner, à venir en à compter de 9.30 heure à la salle 3.9 (3 ième étage, à droite à la sortie de l'assenseur) au palais de justice de Chicoutimi 227, rue Racine Est.

DÉMONTREZ VOTRE APPUI AUX MÉTIS

Jean-René Tremblay
Président/Chef de la CMDRSM"

mercredi 12 mars 2008

Blocages et grèves à Chibougamau

Les SOS avait déjà retentis à plusieurs fois à Chibougamau, en raison des difficultés de fonctionnement de l’usine Chantiers Chibougamau, entièrement québécoise et qui œuvre dans la 2ième et 3ième transformation du bois. Principal employeur de la ville, qui compte environ 7500 habitant(e)s, l’usine en emploierait près de 700. Mais, récemment, un quart de sa production fut retranché puisqu’elle manquait de bois. La grogne a encore plus monté que, le gouvernement a attribué du bois du Parc Chibougamau à AbitibiBowater, une multinationale étrangère.

En soirée du 9 mars 2008, le Groupe d'action pour la sauvegarde de Chantiers Chibougamau a organisé, à l’aréna locale, une assemblée à laquelle plus de 900 personnes ont assisté afin de préparer une action bien spéciale. Ils et elles ont décidé que les moyens de pression devaient continuer et qu’un barrage pourraient être ériger sur la route avec la participation de la population. Il a également été décidé que les citoyen(ne)s puissent continuer à se déplacer fluidement malgré les moyens de pression.

Le lendemain, 10 mars, dès 6h00, le barrage fut érigé sur « La porte du Nord », la route 167, menant entre autres à la Baie James. Dès 9h, près de 400 personnes étaient regroupées près du Centre administratif d’Hydro-Québec(km 228), empêchant les employé(e)s de venir y travailler.

À l’action participent également beaucoup de travailleurs/euses du Syndicat des Métallos de Chantiers Chibougamau. La localité est très solidaire aux revendications de ses travailleurs/euses puisqu’il y a beaucoup de crainte pour l’avenir de l’usine. En effet, en vue des difficultés actuelles de l’établissement, on peut prévoir qu’une diminution de l’approvisionnement en bois de 50 à 60%, le 1er avril, en raison du traité de la paix des braves, pourrait être catastrophique pour le rendement de l’entreprise et l’avenir de la région. Les travailleurs/euses réclament une garantie de la conservation de 100% de leur approvisionnement actuel en bois, soit 800 000 mètres cubes, et une partie du bois du Parc Chibougamau que le gouvernement a attribué à AbitibiBowater.

Le barrage a empêché le passage des véhicules lourds et des sous-traitants, paralysant du même coup la construction du barrage d’Eastmain 1A. La plupart des commerces de la ville sont demeurés fermés en solidarité avec les travailleurs/euses. Quelques politiciens et élus, dont le maire Donald Bubar, ont même cherché à se faire du capital politique sur les événements. Du côté de Québec, les chefs de l’opposition en sont appelés à des mesures immédiates pour la survie de l’usine et de la paix sociale... On l’a déjà entendu !

Le ministre des ressources naturelles, Claude Béchard a, lors d’une apparition publique, le 11 mars, affirmé qu’il souhaitait voir les travailleurs et travailleuses cesser le blocage de la route et être patient envers le gouverne-ment, que le dossier avait besoin d’être revu. Ça aussi, c’est déjà entendu !

Assez des fausses promesses, voyez ce que le gouvernement réserve à l’avenir des régions non-centrales. Faisons tomber les masques, seule la lutte paie !



Voir les nouvelles :
Syndicat des Métallos (FTQ). « Blocage de la route à Chibougamau et à Chapais - La population veut rencontrer Jean Charest », CNW Telbec, 10 mars, Québec
BERNARD, Marie-Ève. « Des billots de bois et 400 personnes sur la route 167 », La Sentinelle, 10 mars 2008
La Presse Canadienne. « Chibougamau: blocus de la route 167 et du poste d'Hydro-Québec », Le Soleil, 4 mars 2008

lundi 10 mars 2008

Rio Tinto Alcan et son vrai visage...

- / LBR.ca / 2008-02-28 - Commentaire d'opinion
"Tous nous savons qu’Alcan a été gobée par le gros consortium Rio Tinto et même en dorant la pilule on veut nous laisser croire que la sainte flanelle Alcan existe encore. Dans les faits, Alcan est devenue une simple division qui sera soumise aux décisions des administrateurs de Rio Tinto provenant de Londres.

Le Quotidien du 14 février 2008 a fait paraître un article provenant de la Presse canadienne où le chef de la direction de Rio Tinto annonce qu’il pourrait se départir de la Division Alcan, dépendant de l’intérêt manifesté par ses concurrents. Comme tout est à vendre, tout est mercantile.

Interrogé sur la vente de ces actifs, le grand patron a répondu textuellement : « Qu’il dirigeait toutes les activités de l’entreprise afin qu’elles présentent une valeur maximale pour ses actionnaires ». Cette réponse nous donne un portrait très net de la mentalité de ce haut dirigeant. Il ne travaillera strictement que pour le bénéfice de ses actionnaires et pour un retour maximal sur les sommes d’argent investis par eux.

À tous les travailleurs qui ont œuvré au sein de cette entreprise, soyez sur vos gardes, restez vigilants et cette sentence s’adresse à tous les échelons de l’entreprise : ce monsieur n’est pas là pour vous! Il est là pour un retour maximal d’argent dans ses poches et celles de ses actionnaires!!!

Vos emplois, vos salaires, vos avantages sociaux, même s’ils sont inclus dans vos conventions collectives pourraient être renégociés à la baisse. Vous avez en mémoire le modus operandi qu’a utilisé la compagnie Abitibi-Bowater pour faire plier l’échine à ses travailleurs ainsi qu’au Conseil municipal de Dolbeau, elle a alors procédé par une série de menaces de fermeture pour atteindre ses objectifs très peu louables.

Ce modèle d’opération est d’une simplicité à faire pleurer mais à toute épreuve : c’est en créant la peur viscérale dans la population que la compagnie a atteint ses objectifs. Et pendant ce temps, les patrons siphonnaient vos sous en s’emplissant les poches et en récompensant ses fidèles serviteurs à coup de 50 millions de dollars.

S’en mettre plein les poches en créant un climat de peur, en mettant à genoux toute une population, ce n’est plus de la civilisation, c’est la dictature de l’argent, c’est de la prédation.

L’entreprise n’est pas là pour vos beaux yeux, elle est là pour faire de l’argent le plus rapidement possible. Vous êtes une pièce de la machinerie qui travaille pour l’actionnaire. Mais celui-ci peut décider en tout temps que vous n’êtes pas assez payant pour lui et son instinct du puissant absolu va presser le citron encore davantage jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de jus.

Ce que les capitalistes oublient c’est que pour créer la richesse il faut d’abord respecter la trilogie absolument nécessaire pour la réussite de l’entreprise. Ces trois éléments de la trilogie sont : le Capital humain, le Capital argent et les richesses naturelles exploitables.

C’est l’argent qui mène le monde dit-on, mais il faudra être vigilant et se préparer à combattre ces prédateurs qui ont la faculté de nous amener sur leur propre terrain de combat, celui de la peur, celui qui nous oblige à la soumission, et qui nous force à démissionner face à ces géants aux pieds d’argile. Ils ne sont puissants qu’en fonction de leur argent, qu’en fonction de notre faiblesse à s’organiser et qu’en fonction de notre incapacité de ne pas se prévaloir de la puissance réelle que l’on possède et qui nous appartient en propre à la seule condition de nous nous tenions debout : par le vrai contrôle de nos richesses naturelles.

Louis-Georges Tremblay
La Baie"

Réaction publiée sur LBR.ca (2008-03-03):

"- / LBR.ca / - Je suis salarié français anciennement du groupe Péchiney racheté par Alcan et maintenant Rio Tinto. La même crainte se traduit chez les salariés français du groupe, de plus que c'est le deuxième rachat en très peu de temps pour nous, surtout qu’à l'inverse des canadiens aucune garantie sur la pérennité de nos emplois n'a été prise par notre gouvernement. Alcan aussi a été perçu comme un prédateur sans états d'âmes sur la fermeture de nos sites alors que ceux-ci dégageaient des bénéfices, mais il leurs en faut toujours plus pour satisfaire les actionnaires. Nous décrions tous les jours les ravages du capitalisme et tant qu'il n'y aura pas une prise de conscience mondiale de tous les travailleurs pour lutter ensemble, la course aux profits ne s'arrêtera pas.

Jean-Louis Jansen
Dunkerque (France)"

Déclaration des antimilitaristes d'Amérique latine: Nous n'avons pas besoin d'une autre guerre

Difficile de le manquer dans les médias, les menaces de guerre en Amérique du Sud n'ont rien de rassurant pour les peuples latinoaméricains qui y vivent, sous le joug de leur gouvernement, de droite ou de gauche. Les antimilitaristes de l'Amérique latine et des Caraïbes lançent un appel à l'organisation et à l'action!

"Nous n'avons pas besoin d'une autre guerre. Nous, objecteurs de conscience et antimilitaristes de l'Équateur, de Colombie, du Vénézuela et de toute l'Amérique latine et les Caraïbes ensemble, refuson catégoriquement de participer à l'escalade belliqueux qui mènera à une guerre qui, encore, cherchera à nous diviser. Nous en avons assez avec la faim, la corruption, le militarisme rampant, l'obscène budget militaire, l'insécurité et les continuelles violations des droits humains par nos gouvernements, pour qu'ils nous livrent un autre conflit armée.

La guerre va seulement fortifier le nationalisme dans les pays engagés, augmentant la xénophobie qui existe déjà dans nos pays. Elle va donner plein pouvoir aux forces armées leur donnant une autre excuse pour augmenter leurs budgets et elle cachera les problèmes qui nous affectent encore davantage en tant que peuples de l'Amérique latine et des Caraïbes: l'exploitation incontrôlée de nos ressources, les niveaux jamais atteints de chômage, la discrimination et la violence basée sur le genre, la corruption et les mafias au pouvoir, les communautés entières déplacées à cause de la guerre ou de la monoculture agricole, le racisme et la discrimination de classe, etc. Aucun de ces problèmes ne peut être résolu par la guerre. Au contraire, la guerre signifiera que ces problèmes ne feront qu'augmenter tout comme il en a été dans chaque dictature et guerre civile. Une guerre entre les États d'Amérique du Sud est aussi une guerre civile entre frères et soeurs, conduit(e)s à l'abattage par les gouvernements militaristes, soit de la droite, soit de la gauche. Les seuls gagnants dans une guerre fratricide sont les marchants d'armes mondiaux qui aux États-unis ou en Russie construisent leurs laboratoires de guerre et l'oppression dans nos pays sous l'euphémisme de "Plan Colombia". Nous disons non à la guerre et ses préparations. Non à la prise de pouvoir de l'armée, que ce soit de la droite ou de la gauche. Oui à l'autonomie des peuples et à leurs luttes. Oui à la fraternité latinoaméricaine. Nous lançons l'appel pour de l'action massive contre le militarisme et la guerre, nous sommes engagés à travailler ensemble pour la justice et la solidarité, à l'extérieur des casernes (bases militaires), dans chacun de nos pays.

Des antimilitaristes de l'Amérique latine et des Caraïbes / Latin American and Caribbean Antimilitarists / Antimilitaristas de Latinoamérica y el Caribe

Organisations signataires (en date du document traduit):
Internationale des résistant(e)s à la guerre - IRG/WRI
Grupo de Afinidad Antimilitarista de Asunción GAAA (Asunción-Paraguay)
Periódico El Libertario - Venezuela
Movimiento Antimilitarista y de Objeción de Conciencia MAOC - Chili
Accciòn Colectiva de Objetoras y Objetores de Conciencia (ACOOC) Bogotá
Colectivo Antimilitarista de Carabanchel, Espagne
Movimiento de Objeción de Conciencia de Paraguay Moc Py
KOLECTIVO UTOPIA ACRATA LIBERTARIO (K.U.A.L.)
Ateneo Autonomo de Contracultura y Estudios Acratas
CuestaColectivo "Libertarixs-Guayaquil", Équateur
Banda "Grito Libertario"
Ernesto Soltero Resistencia Civil, Caracas, Venezuela"

Pour faire ajouter votre organisation envoyez un message au antimililat@gmail.com

Si vous avez encore appétit pour davantage d'information et d'analyse, les camarades de Québec de Voix de faits ont posté, vendredi passé, une traduction d'un autre texte "La révolution n'est pas possible sans la paix" à propos du développement possible d'un conflit militaire en Amérique du Sud.

dimanche 9 mars 2008

L'opposition au recrutement militaire dans les cégeps et universités : Une mobilisation à succès !

"La campagne d'opposition au recrutement militaire est en pleine progression partout au Québec. Après plusieurs mois, et à mi chemin de l'année scolaire, un bref bilan est de mise.

Les premiers mois de l’automne dernier ont servis à la sensibilisation et à la distribution massive de matériel d’information sur le recrutement militaire et le militarisme auprès de la population étudiante. C’était également l’occasion d’élargir le partenariat avec les organisations étudiantes dans différentes régions du Québec. À l’heure actuelle, 25 associations et regroupement étudiants ont pris position contre le recrutement tant au niveau collégial, qu'universitaire. Toutes les assemblées générales étudiantes de la province où la question de bannir les activités à caractère militariste (principalement le recrutement et la publicité de l’armée) a été abordée a menée soit à un vote majoritaire ou à une position unanime dans ce sens.

De multiples actions contre le recrutement militaire ont eu lieu partout dans la province et ont été très efficaces.

En novembre a débuté une série de perturbation des kiosques de recrutement militaire. Des actions ont eu lieu aux cégeps de Ste-Foy, Ste-Hyacinthe, Maisonneuve, Vanier ainsi qu’à l’université du Québec à Chicoutimi (UQAC) et à McGill. Dans les cas de l’UQAM et du cégep Dawson, des kiosques situés dans le métro, directement sous ces établissements, ont également été perturbés. D’autres activités de perturbations étaient prévues aux cégeps de St-Jérôme, Lévis-Lauzon, François-Xavier Garneau, Drummondville, Rosemont, du Vieux-Montréal et Édouard Montpetit mais elles n’ont pas eu lieu ; l’armée ayant préféré annuler sa visite pour éviter toute perturbation. Également, suite à la manifestation particulièrement animée contre la présence militaire ayant eu lieu à l’UQAC, le cégep de Jonquière n’a pas reçu de visite de militaire cette année.

Ces récents gains s’ajoutent à ceux qui ont déjà été faits dans les dernières années au niveau local dans certaines institutions : Au cégep de Sherbrooke, suite à des actions directes de la part des étudiant(e)s contre le recrutement militaire, les recruteurs ont pris l'habitude d'appeler l'association étudiante avant de s'y présenter pour savoir s'il y aura des activités de perturbations... et ils ne s'y sont pas représentés depuis. En 2006 au cégep Marie-Victorin, l’administration a collaboré avec l’association étudiante et a refusé de permettre aux recruteurs de s’y présenter. Au cégep St-Laurent, une véritable émeute a eu lieu lors de la dernière visite des recruteurs … c’était dans les années 90. La situation est similaire au cégep Lionel-Groulx.

Au jour où sont écrites ces lignes, il n’y a eu aucun kiosque de recrutement des Collèges Militaires Royaux, ni de la réserve, dans les cégeps publiques francophones en 2008. C'est pourtant la période où les militaires sont habituellement très présents, pour influencer les étudiants avant la date limite d'inscription du 1er mars dans les universités et cégeps.
La portée des actions étudiantes contre le recrutement dans leurs institutions dépasse largement l’opposition à la tenue de kiosques de recrutement. C’est également une manifestation évidente d’une forte opposition étudiante à l’augmentation du budget militaire se produisant au détriment des services publics et à la guerre d’occupation en Afghanistan."


-Un texte récent du site Antirecrutement.info .

À Montréal, les 11, 13 et 15 mars, il y aura 3 événements contre la propagande militaire dans les écoles et pour la fin de l'Occupation de l'Afghanistan. Consultez cette page pour plus d'infos.

vendredi 7 mars 2008

La manne bleue

Comme on l’entend souvent, il importe de connaître l’histoire de nos prédécesseur(e)s pour comprendre le présent et envisager l’avenir. Toutefois, l’Histoire officielle se borne trop souvent à celle des puissants et laisse de côté la réalité sociale, qui cherche, elle, à décrire la vie de la population et ses conditions. Il serait vain de tenter de poser l’Histoire sociale en long et en large de la région en ces quelques lignes. Je vous propose tout de même ce texte de Clément Dallaire à propos de la récolte du bleuet.

Source : La manne bleue, Clément Dallaire – Vie ouvrière no. 140, Décembre 1979, " Saguenay Lac St-Jean : dossier régional "

" C’est au beau milieu de l’été, fin de juillet et début d’août, que le travailleur doit, avec sa femme, préparer le butin et les victuailles nécessaires à une tournée de cinq, et voire même sept semaines si le temps et les bleuets sont bons.

Le bleuetteux régulier, celui qui compte sur ce revenu d’appoint pour boucler les deux bouts du budget doit, au beau milieu de l’hiver, planifier ses vacances et se faire à l’idée qu’il ira une fois de plus les passer sous les feux du soleil et les vents froids d’août à ramasser des bleuets. On sait par expérience que les fatigues accumulées d’une journée à l’autre et l’ennui prennent vite la place de la poésie.

Rien de bien changé depuis nos pères. La cueillette du bleuet sauvage demeure un travail dur pour celui qui le fait pour gagner sa vie. Les conditions matérielles sont sans aucun doute bien améliorées, mais ramasser des bleuets sur les flancs des montagnes demeure une chose "éreintante" pour tout le monde.

Si, une chose est nouvelle! C’est la présence continuelle d’un "acheteur" de bleuets parmi les familles établies dans le secteur. Son rôle est d’acheter au plus bas prix les cueillettes du jour pour ensuite les revendre à un premier intermédiaire qui, lui, va d’un campement à l’autre chercher la manne. Son patron la revendra à son tour à l’entreprise " Julac " de Dolbeau-Mistassini, à la Chaîne Coopérative du Saguenay-Lac Saint-Jean ou encore à un juif résidant à St-Félicien qui achète pour le compte d’une firme américaine. Les prix de cette dernière entreprise étant souvent meilleurs que ceux offerts par les autres, c’est elle qui rapporte le " gros lot ".

Les ramasseux auraient avantage à se regrouper pour établir eux-mêmes leur propre marché des bleuets. Mais, pour ce faire, les difficultés sont grandes. En soirée autour du feu des étés, on cause bien à voix basse de la possibilité d’une action à poser, mais une fois de retour à la maison, on remise l’idée comme on le fait pour les boîtes, les casseaux, les peignes, les " tapettes ", les videux et les différentes choses du métier.

Le petit salarié qui y est allé chercher un revenu d’appoint est très souvent un travailleur non syndiqué, au salaire minimum depuis toujours et peu apprivoisé au système coopératif. Le regroupement lui est étranger dans sa vie et, de plus, lui fait peur!

Une autre raison prévaut également au maintien de la situation. C’est que, en effet, cueilleurs, acheteurs et commerçants, tous " empochent " en bel argent sonnant. Aucune déduction pour impôts, etc. Dans l’immédiat, les journées sont bonnes et c’est ce qui fait l’importance! D’ailleurs, les quelques contributions à l’assurance-chômage ne suffiraient pas à les rendre éligibles au programme… pourquoi donc les payer?

À l’été 1977, deux adultes et un adolescent de 15 ans, entraînés à faire ce travail pouvaient récolter une douzaine de boîtes de trente livres chacune chaque jour. Au début de l’été, le prix se situait aux alentours de 35¢ la livre et, vers la fin, alors que les bleuets se font plus rares, il atteignait les 55¢ la livre. On pouvait compter une moyenne de $150.00 par jour. Une bonne saison compte trente à trente-cinq jours de ramasse. On travaille semaines et dimanches; seule la pluie abondante retient les gens au campement.

Quant à l’acheteur intermédiaire, il touchait, cet été-là, 0.01¢ à 0.03¢ la livre. Les douze ou quinze familles lui permettaient donc un revenu journalier des plus appréciables. Les revenus des deuxième et troisième intermédiaires nous sont inconnus. Nous pouvons croire qu’ils ne sont pas inférieurs mais bien de loin supérieurs à ceux-ci. Dans les circonstances, je crois à une exploitation par les semblables et les compagnies, en même temps qu’à un manque d’organisation et de conscientisation de la part des travailleurs.

Mon père, il y a de cela trente ans et plus, avait pensé et mis en place certains éléments du système coopératif. Ainsi, c’est un cueilleur qui se rendait vendre aux deux jours les récoltes du campement à Saint-Félicien. À ce cueilleur, on défrayait le transport et le salaire d’une journée de ramasse; le surplus des recettes était distribué au pro-rata des livres de bleuets vendus. On éliminait ainsi les intermédiaires. Pourquoi les prix sont-ils fixés par les acheteurs au lieu des cueilleurs? Si on s’avisait un jour de prendre ses affaires en mains au beau milieu de l’hiver, peut-être que le sort de chacun de ces travailleurs serait meilleur au beau milieu de l’été?

L’industrialisation de la "manne bleue" est à nos portes. Depuis déjà quatre ans, des bleuétières sont en exploitation dans notre région. En raison de plusieurs facteurs encore inconnus, la production demeure toujours insuffisante pour les efforts fournis. L’apport des bleuetteux de montagnes est encore considérable.

Qui de nous se lèvera assez tôt pour la protéger comme on protège un patrimoine duquel on tire le meilleur pour nous et nos enfants? La "manne bleue" de demain appartient aux lèvent tôt d’aujourd’hui!

Alma, le 8 décembre 1979 "

jeudi 6 mars 2008

La femme derrière le soldat

Comme il a été mentionné plus bas, dans deux jours, le 8 mars, ce sera la Journée Internationale des Femmes. J'en profite pour vous faire part, sans faute je l'espère, d'un excellent article de Marilyn Ouellet qui a paru récemment dans le journal de l'UQAC, "Le Griffonnier" (#46).
- ajout post-scriptum: un tour du monde en actions du 8 mars 2008 est maintenant disponible grâce au site "Solidarité ouvrière"

"L'armée canadienne en Afghanistan suscite plus que jamais des débats au sein de la société québécoise, ne serait-ce qu'à propos de la légitimité de leur présence en ces terres occupées depuis plus de trente ans. Il est proposé ici de voir l'Institution de l'armée sous un autre angle: celui des conjointes des militaires. Voici donc une incursion dans la vie de milliers de femmes pour qui la liberté et l'épanouissement sont sérieusement mis en danger.

Nous sommes en mesure de nous demander quels impacts les opérations militaires canadiennes ont sur la vie privée des épouses des soldats, comme un manque de ressources financières, le sacrifice d'une vie privée, une existence solitaire. Nous reprendrons ici la thèse tirée du documentaire "Les épouses de l'armée" de Claire Corriveau: elles sont les "premières victimes collatérales d'une armée qui, sans leurs sacrifices et leur travail dans l'ombre, ne pourrait pas mener à bien ses opérations. Une efficacité qu'elles paient très chèrement".

En s'enrôlant dans l'armée, la plupart des soldats s'attendent à y retrouver une belle fraternité. Mais le but premier de cette institution reste la possibilité du combat et c'est pourquoi les soldats sont formés en conséquence. Dès le début de la formation, la conformité est attendue d'eux: nous leur coupons les cheveux, leur donnons un uniforme et les faisons marcher au même pas. Ensuite vient l'entraînement rigoureux durant quelques mois, où ils seront isolés du civil. La possibilité de contrôle prend ici toute son importance, car les soldats et les épouses deviennent complètement dépendants de la vie que leur offre les Forces canadiennes. Elles leur fournissent les soins médicaux (ils n'ont plus droit à l'assurance-maladie du Québec), les spécialistes nécessaires et peuvent ainsi exercer un contrôle sur eux. Mais paradoxalement, les soldats doivent toujours donner l'impression qu'ils ont eux-mêmes le contrôle sur leur vie, sur la situation et surtout, sur l'ennemi.

Il est indispensable d'établir les conditions dans lesquelles le soldat évolue, car celà permet de mieux cibler l'ambiance qui peut régner dans sa vie privée. Dans le cercle familial, les femmes sont rarement gradées selon le site de la Défense canadienne. Elles se voient encourager à s'occuper de leur famille par des discours informels, par des rencontres aux centres de la famille et elles se font proposer du bénévolat à l'intérieur de la structure de l'armée et inciter à prendre en main les tâches domestiques. L'armée s'efforce de maintenir cette division sexuelle du travail afin de s'assurer de l'entìère disponibilité des soldats qui doivent faire face à de nombreux déplacements. La planification se fait donc à partir de ces éventuels déménagements et la vie familiale est orientée uniquement par le travail de l'homme. Il devient évident qu'avec le contrôle qu'exerce l'institution militaire sur les soldats, la femme a très peu de liberté individuelle.

C'est d'ailleurs lorsque le conjoint doit s'absenter durant des mois que la femme doit encore faire plus de sacrifices, pour des raisons de logistique, comme la préparation du déménagement ou encore la réinscription des enfants à l'école. Il serait extrêmement difficile pour elle d'avoir une profession, ou encore de mener à terme divers projets qui l'animent. En plus de ne pas avoir le temps de travailler, les déménagements répétitifs découragent beaucoup d'entre elles à se trouver un emploi. Lorsqu'elles y parviennent, elles y restent trop peu longtemps donc elles ne réussissent pas à verser assez d'argent pour le régime de retraite, ni à amasser des avantages sociaux, tels que le chômage ou un salaire convenable. Qui plus est, elles devront de tout manière abandonner leur travail à la prochaine affectation de leur conjoint. Il s'avère que "leur contribution au marché du travail est beaucoup plus faible que celle des épouses civiles", a constaté la sociologue Deborah Harrison dans un article paru en 1992 dans la revue Recherches féministes.

En fait, toujours selon Mme Harrrison, 53% des épouses de militaires canadiens n'occupent aucun emploi à l'extérieur de la maison, ce qui n'est le cas que pour 23% des canadiennes en général. Elles occupent principalement des emplois à faible revenu et à temps partiel. Leur dépendance économique crée non seulement un sentiment d'infériorité, mais fait en sorte que peu d'entre elles prendront le risque de divorcer, car elles ont beaucoup trop à perdre, particulièrement parce qu'il est peu probable qu'elles aient conservé leurs compétences professionnelles ou acquis leur propre capital. L'armée prend pour acquis ces sacrifices de l'épouse et jamais elle n'est traitée comme ayant travaillé pour eux, mais plutôt comme ayant simplement fait son devoir d'épouse.

Mais si, malgré tout, la femme décide d'aller sur le marché du travail, elle devra subir une double contrainte: celle du travail et celle de la production domestique, car les tâches ne seront généralement pas plus divisées. D'après la sociologue féministe Anne-Marie Devreux, le service militaire reproduit la division sexuelle du travail et "montre qu'il s'agit d'un apprentissage non seulement du maniement des armes et du pouvoir symbolique du rapport de force matériel, mais aussi, et peut-être surtout, du maniement des rapports hiérarchiques et d'oppression en matière de tâches reproductives". Ce sont les femmes, mères ou "amies" qui, "naturellement", reprennent à leur charge cette fonction pour laquelle elles semblent être si naturellement faites. Ainsi, non seulement la force de travail des femmes ne leur est pas reconnue financièrement, mais les femmes servent en définitive de garantie à ce que le soldat soit toujours prêt au combat."
- Marilyn Ouellet

dimanche 2 mars 2008

Le Jour du Déserteur, un peu partout en Russie

Quand l'État agite ses canons, il est plus que temps de s'agiter et d'agir!


En Russie, le « Jour de l'Armée rouge » des temps de l'URSS est devenu, avec la chute du régime, « Jour du Défenseur de la patrie ». Prévue chaque année le 23 février, cette journée est devenue en 2004 un congé officiel.

La journée est également devenu temps de protestation pour les libertaires russes qui l'ont renommé Jour du Déserteur, se sont réuni-e-s et ont fait des actions directes à Kirov, Barnaul, Bryansk, Chita, Irkutsk, Kazan, Moscou, Saint-Petersburg et Vladivostok contre le "patriotique" usage de la population comme chaire à canon. Solidarité avec les camarades en Russie!

Plus de photos et de détail sur la journée sur le site À voix autre (en français)