dimanche 13 janvier 2008

La lueur grise

La lecture récente du site "la paix ou la guerre", qu'un père a consacré à son fils enrôlé et aux nombreux parents pris dans la même situation, m'a beaucoup fait réfléchir sur la douleur que peut porter cet enrôlement d'un proche. Ayant moi-même vu un de mes amis partir pour l'Afghanistan, j'ai ressentie une nouvelle fois cette impression de tournoiment devant l'absurde, qui glace le sang et pétrit la chaire.

Canadien ou "taliban", un soldat est enrôlé pour obéir et combattre l'adversaire qu'on le somme d'haïr, le jeu politique c'est plus haut, et "pas de leurs affaires". "Kill those scumbags!" affirmait d'ailleurs Rick Hillier, chef d'état-major de l'armée canadienne devant la presse en 2007. Mi-confus, mi-brainwashé; "l'Ordre est un ordre"... On oublit presque que parmi les vestiges de leurs offensives se trouvent les corps étendus d'une Humanité naufragée dans le bellicisme militariste. Le dernier Rapport sur le développement humain (2007) des Nations unies démontre que la situation en Afghanistan s'est encore détériorée faisant chuter le pays au 174 ième rang sur 178, devant seulement 4 pays africains.

La construction d'un monde de paix , qui étancherait la soif de justice sociale des peuples du monde, doit être l'oeuvre de tous et toutes, émancipé(e)s de nos inégalités et sans frontières, et non se voir constamment mis en attente par des gouvernements qui servent de laquais aux grandes entreprises réalisant des profits faramineux derrière les guerres.

Je garde en mémoire le sourire de mon ami, quand nous courrions dans le champs derrière la "p'tite rue", bien qu'on se reverra peut-être jamais. Si la même fougue fleurissait à nouveau dans son esprit - il désobéirait et quitterait les rangs, j'en suis sûr. Hélas peut-être, comme le chantait Ferré "Avec le temps, va, tout s'en va"...

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