lundi 29 octobre 2007

Mémoire de Jean Tremblay à la Commission Bouchard Taylor: NON MERCI!

Le blog http://nonmemoiretremblay.blogspot.com/ a récemment été mis en ligne afin de publier une lettre à la recherche de signataire en opposition avec les pratiques du maire Tremblay dans ce cas particulier. Rappelons qu'à la suite de la déposition du mémoire à la commission, 200 personnes avaient participé au Conseil de ville afin d'exprimer leur colère face à ce maire qui divulgue ses idées au nom de la population et qui, à cette fin, prit 10 000$ de l'argent des habitant(e)s de ville Saguenay. Rappelons comment le maire a pu être méprisant face au point de vue des participant(e)s, soutenant qu'on avait juste à ne pas l'avoir élu et qu'il faisait ce qu'il lui tentait (de notre argent!). Rappelons enfin, qu'il refusa alors un vote de l'assemblée pour que les conseillers/ères ayant réellement appuyés le mémoire se lèvent debout publiquement, et que c'est alors qu'il ferma le Conseil et envoya les deux policiers chercher un des participants.

Voici le texte de la lettre préparée:
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Nous, des femmes, des hommes et des groupes de femmes du Saguenay-Lac-Saint-Jean, nous sommes en profond désaccord avec le mémoire présenté par le maire de Saguenay à la Commission de consultation sur les pratiques d'accommodements reliées aux différences culturelles, la Commission Bouchard-Taylor. Certains éléments du document nous révoltent carrément.

Révisionnisme

Nous réfutons l’affirmation selon laquelle la « grande noirceur » était simplement une période où le religieux « ne faisait que venir en aide à un système social trop faible pour survivre ». Il faut rappeler la force avec laquelle le clergé s'opposa à la création d'un ministère de l'Éducation, les livres mis à l’index, les curés qui ordonnaient aux médecins de laisser mourir la mère pour sauver l'enfant, les sacrements refusés à celles qui n'enfantaient pas annuellement, la contraception interdite, l'éducation sexuelle totalement absente, les rapports sexuels obligés sous prétexte d'un devoir conjugal dû à l'homme, si brutal soit-il, la soumission imposée aux femmes. Et ainsi de suite.

Droits niés

Le mémoire prétend que « la Révolution tranquille a amorcé en même temps une dérive morale ». Il remet en question la laïcisation des écoles, l'introduction du mariage entre conjoints de même sexe et la décriminalisation de l'avortement, allant jusqu'à prétendre que « l’État n’a pas compétence sur la nature humaine ou sur le droit de décider de la vie du fœtus ». Pierre Trudeau a reconnu il y a près de 40 ans que « l'État n'a pas d'affaires dans les chambres à coucher ». Et l'avortement est un acte médical comme les autres au Canada depuis 1988, suite à un jugement de la Cour suprême. Ces droits ont été obtenus grâce à des femmes et à des hommes courageux qui se sont battus pour qu'on respecte leur dignité. Des centaines de femmes sont mortes ou ont subi des lésions graves à la suite d'avortements clandestins pratiqués par des charlatans avant que des services adéquats d'interruption de grossesse soient accessibles. Le contrôle sur la reproduction a permis aux femmes d'acquérir plus de contrôle sur leurs vies. Nous ne ferons pas marche arrière.

État soumis à la religion

« L’État a le devoir de légiférer sur les questions qui touchent la morale et la religion, mais il n’a pas la compétence pour le faire », dit le mémoire qui va jusqu’à suggérer que l’État devrait confier ce pouvoir à la religion. L’Église elle-même n’en demande pas tant ! Une société calquée sur le modèle iranien, où les ayatollahs dictent la morale, cela ne nous intéresse pas du tout.

Fermeture

Le mémoire rejette en bloc les pratiques liées aux autres religions (vestimentaires, alimentaires, etc.) et tente d'imposer la suprématie de la religion catholique. « Il n’est pas du tout exagéré de voir dans la Bible la Charte universelle du genre humain, autour de laquelle devrait se constituer une unanimité sur le plan des valeurs », dit le document. Nous regrettons cette attitude condescendante qui fait la leçon aux autres religions, les invitant à suivre l'exemple de l'Église catholique. Nous affirmons que les habitants de notre région font preuve d'une ouverture à l'autre qui n'est pas reflétée dans le mémoire. Nous en ressentons de la gêne et même de la honte.

Abus de pouvoir

Nous sommes aussi profondément choquées par le fait que le maire se soit adressé à la Commission au nom de la Ville. Les membres du conseil municipal n'ont pas approuvé le contenu du mémoire. Et si beaucoup de nos concitoyens se disent croyants, la population de notre région est en général plus attachée aux valeurs humanistes de la religion qu’à ses préceptes et à ses dogmes. Monsieur Tremblay a utilisé les fonds publics, l'appareil municipal et ses fonctions de maire pour exprimer des opinions personnelles et faire de la propagande. C’est de l’abus de pouvoir et nous le dénonçons.

Source:http://nonmemoiretremblay.blogspot.com/

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