jeudi 20 novembre 2008

Menace de squat écartée par le CA de Loge m'entraide

Trois bâtiments scolaires de Chicoutimi risquent d'être prochainement démoli comme l'a annoncé la présidente de la Commission scolaire des Rives du Saguenay durant le mois d'octobre. Loge m'entraide a dès lors proposé la récupération des bâtiments existants en logements sociaux. Un peu plus récemment, des militant(e)s de Loge m'entraide avait proposé de squatter les bâtiments pour en empêcher la destruction. Les deux communiqués suivant en disent plus long.


28 octobre :

« S’IL LE FAUT, NOUS IRONS SQUATTER

AVEC LES AUTRES SQUATTERS POUR ÉVITER

LA DÉMOLITION », S’EXCLAME SONIA CÔTÉ

Devant l’idée de démolir 3 bâtiments scolaires situés dans le secteur de Chicoutimi tels que le Centre Valin, l’Atelier et l’École St-Jean-Baptiste, annoncée par la présidente de la Commission scolaire des Rives du Saguenay la semaine dernière, Sonia Côté, coordonnatrice de Loge m’entraide a demandé le 21 octobre 2008, une rencontre de toute urgence pour récupérer ces immeubles et les convertir en 24 logements sociaux.

Ce qui fait craindre le pire à Mme Côté, c’est le fait de ne pas avoir reçu encore de nouvelle de la présidente : « Le mutisme de la Commission scolaire n’est absolument pas de mise actuellement puisque le temps joue contre nous ! Avouons que cela ne démontre pas un très grand intérêt de la part de la CSRS à sauver ces 3 immeubles d’une démolition qui s’avère presque certaine ! ».

Histoire

Rappelons qu’en juin 2005, Loge m’entraide avait fait des démarches pour acquérir ces 3 immeubles. En décembre 2005, Loge m’entraide a déposé au directeur des ressources matérielles de la Commission scolaire une Étude de viabilité, des Plans et devis, une promesse d’achat de 20 000 $ et une lettre du Maire Jean Tremblay qui offrait son entière collaboration pour aider à fonder ce futur projet de coopérative d’habitation.

Loge m’entraide était alors prêt à enclencher les démarches pour fonder les 24 logements sociaux mais la Commissions scolaire a alors retardé le processus jusqu’en août 2006, permettant ainsi à un autre promoteur d’acquérir ces 3 immeubles pour 75 500 $.

Acheter des immeubles est irréaliste

Pour Mme Côté, une des raisons qui fait que le promoteur a échoué est en lien avec l’offre d’achat amputant dès le départ la viabilité du projet : « Pour réussir à fonder des Coopératives d’habitation, nous devons obtenir une contribution du milieu, c'est-à-dire des partenaires qui acceptent au nom de la lutte à la pauvreté, de se départir de leurs bâtiments à moindre coût sans quoi, les projets deviennent quasi impossible à fonder ! ».

Sonia Côté nomme deux exemples pour venir soutenir cette analyse : « Deux cessions d’immeubles scolaires pour la modique somme de 1.00 $ auront permis à Loge m’entraide de fonder 20 logements sociaux dans l’ancienne école St-Philippe de l’arr. Chicoutimi en juin 2005 et d’en fonder 27 autres en octobre 2008 dans l’ancienne école St-Alfred de l’arr. Jonquière ».

Squatter s’il le faut

Sonia Côté promet de faire tout en son pouvoir pour éviter cette démolition. Elle conclut: « S’il le faut, nous irons squatter avec les autres squatters jusqu’à ce que la Commission scolaire recule devant la démolition »."


11 novembre :

"La menace de squat écartée par le

Conseil d’administration de Loge m’entraide

LÉGALITÉ ET SÉCURITÉ

AU CŒUR DE LA DÉCISION

Après avoir analysé toutes les stratégies pour sauver les 3 immeubles scolaires menacés de démolition dans le secteur Nord de Chicoutimi, les membres du Conseil d’administration de Loge m’entraide ont pris la décision d’écarter la menace du squat.

En effet, en compagnie de la coordonnatrice de Loge m’entraide Sonia Côté, les membres du Conseil d’administration ont tenu une réunion spéciale mardi soir (11 novembre) pour décider oui ou non de mettre à exécution leur menace de squatter les immeubles Valin, l’Atelier et l’école St-Jean-Baptiste pour les sauver d’une démolition certaine.

Quatre raisons ont mené à cette décision

Selon Sonia Côté, voici les 4 raisons majeures qui ont fait en sortes d’en arriver à écarter le squat :

  1. « À court terme, cette désobéissance civile ne donnera pas les fruits escomptés car le temps que nous prendrons à squatter les bâtiments nous ampute pour organiser d’autres actions avant le 21 novembre, jour des soumissions »

  1. « La meilleure stratégie dans ce contexte particulier est d’agir légalement, dans le respect de la loi et de façon pacifique à la fois pour ne pas nuire à la cause et pour éviter que nos militants fassent face à des poursuites criminelles »

  1. « N’étant plus une menace maintenant pour la Commission scolaire, nous croyons que l’argent des contribuables sera plus profitable dans leur coffre que de la dépenser pour payer un gardien jour et nuit »

  1. « En entrant dans un immeuble par infraction, il y a des risques de blessures et la santé de nos militants est trop précieuse pour risquer des conséquences physiques qui pourraient être sérieuses».

Courrier Express à la Ministre de l’Éducation

L’action qui a été privilégiée par les membres du Conseil de Loge m’entraide est de réclamer une intervention immédiate de la Ministre de l’Éducation pour stopper le processus de démolition. Loge m’entraide postera mercredi matin une lettre par courrier Express à la Ministre de l’Éducation pour qu’elle ordonne à la Commission scolaire de stopper les travaux de démolitions malgré les soumissions des entrepreneurs qu’elle recevra le 21 novembre.

Loge m’entraide informera aussi par écrit la Ministre de l’Éducation que cette démolition coûtera aux contribuables plus de 250 000 $. Avec l’expertise d’architectes et du GRT avec qui nous travaillons en partenariat, nous avons la conviction que 2 des 3 bâtiments ( Centre Valin et l’Atelier ) sont des immeubles en bon état puisque dans un cas, la structure est faite d’acier et les planchers en béton, et dans l’autre, cette construction date d’environ 15 ans tout au plus.

Taux d’inoccupation à 1,8 %

Loge m’entraide croit dur comme fer, appuyé par les architectes et les experts dans le dossier, que le Centre Valin et l’Atelier sont des immeubles en bon état et qu’il n’y a aucune raison de les démolir. Sonia Côté: « Dans un contexte où le taux d’inoccupation des logements à Saguenay est à 1,8 % ce n’est pas le temps de démolir mais bien de construire ».

Sonia Côté espère que la Commission scolaire n’a pas l’intention de céder les terrains à des promoteurs privés pour des fins de condos de luxe : « La Commission scolaire doit garder son intention première qu’est de combattre la pauvreté en permettant la construction de logements sociaux sur ces terrains si la démolition s’avère réaliste ». "

1 commentaire:

Nicolas a dit…

Ouai, bon, c'est dommage, mais ce n'est guère surprenant connaissant le groupe. Ce qui est surprenant, en fait, c'est qu'ils aient fait la menace d'occuper les immeubles. C'est dire qu'ils l'avait envisagé sérieusement (au moins le temps d'écrire le communiqué!). Maintenant, ce n'est guère stratégique de faire une menace et ensuite de reculer. Disons que ça mine le rapport de force!

Par ailleurs, je note que c'est une illustration de plus invalidant une "analyse" chère à de nombreux militants radicaux, à savoir que ce sont les sales bureaucrates qui freinent la radicalisation des actions. On a ici une permanente proche de sa base --que je sais être molle par ailleurs (la permanente ET la base-- qui appuie publiquement une perspective d'action radicale. Et c'est le C.A., composé de bénévoles élus, qui a mis les freins. Démocratiquement parlant, à moins d'en appeler à une assemblée générale, la dite permanente n'a pas eu le choix de s'incliner (remarquez, peut-être que ça faisait son affaire, mais, ça, l'histoire ne le dit pas).