vendredi 30 mai 2008

On nous prend pour des imbéciles !

Lu sur Voix de Faits :
Jeudi dernier, nos vaillantEs parlementaires ont votés à l'unanimité de laisser le crucifix là où il est, dans le salon bleu. La motion libérale se lit comme suit: «Que l'Assemblée nationale réitère sa volonté de promouvoir la langue, l'histoire, la culture et les valeurs de la nation québécoise, favorise l'intégration de chacun à notre nation dans un esprit d'ouverture et de réciprocité et témoigne de son attachement à notre patrimoine religieux et historique représenté par le crucifix de notre Salon bleu et nos armoiries ornant nos institutions.»

Voilà que le crucifix de l'assemblée nationale prend sa place dans notre «patrimoine religieux et historique». On pourrait penser que le crucifix est là depuis toujours, or, il n'en est rien. Les formations politiques traditionnelles du Québec, issues des rebellions patriotes, n'auraient jamais accroché un tel symbole en pleine contradiction avec leur idéal républicain. En fait, c'est Duplessis, lors de son premier mandat (en 1936) qui a accroché la chose.

L'ennui avec les traditions c'est qu'elles ne sont jamais neutres, elles sont toujours l'objet d'un choix politique. En choisissant de défendre le crucifix, les parlementaires choisissent dans notre histoire le courant réactionnaire et traditionaliste représenté par l'Union nationale. Ils auraient pu choisir autre chose, les patriotes, les rouges ou l'institut canadien par exemple (desquels, oh comble de l'ironie, les partis actuellement représentés descendent tous!), mais non.

L'histoire et la tradition sont des champs de batailles. Les élus ont choisi leur camp, le nier c'est nous prendre pour des imbéciles.

mercredi 21 mai 2008

Des pubs pour la prostitution regionale dans Le Quotidien

Un article publie sur LBR.ca il y a une semaine :

Le 14 février dernier, on pouvait lire sur la page titre du journal le Quotidien : « Bulletin du sexe » les 2 premières pages étaient donc consacrées au fameux « salon de massage » dont on peut lire les petites annonces à chaque matin sous la rubrique du même nom. Avec un titre, qui peut attirer petits et grands, et ces 4 photos du site où l’on pouvait lire les grands titres, le journal faisait presque la promotion de ces salons et de leur site. En tapant « salon de massage du Saguenay » sur Google, on découvre cette page web à caractère très pornographique dont parle le journal. Outrée par le fait que même mon petit trouvait le contenu de l’article bien rigolo, j’ai décidé d’écrire au journal le Quotidien afin de lui faire part de ma frustration. Voici donc ma lettre :

À qui de droit,

Je vous écris au sujet de vos annonces classées qui paraissent dans les colonnes "Messages personnels" et "Services de massages" à tous les jours dans votre journal. Plus particulièrement à propos de l'article et la page couverture du 14 février dernier, celui intitulé "Bulletin du sexe". Commençons tout d'abord avec ce dernier.

Dans cet article, vous parliez du phénomène des « Salons de massage » et expliquiez ce qu'on peut voir sur le fameux site en donnant quelques commentaires qu'on peut y lire, mais aucune dénonciation n'y a été faite. Dans les 2 pages où vous parliez du site, on voyait 4 photos du site en plus de celle en page couverture, on pouvait donc facilement lire : "Salon de massage du Saguenay", que n'importe qui peut aller taper sur Google par exemple. Ces personnes auront ainsi accès à ce site et avoir la chance d'y lire les merveilleuses informations aussi stupides qu'irrationnelles qu’on y voit en plus d'y observer des photos à caractère carrément pornographiques des supposés "massages".

On sait bien que la section des petites annonces contient toujours plus d'une dizaine de ce type d'annonces et que ceux qui y offrent des services de "vrais" massages y sont en minorité et sont malheureusement dans l'obligation de spécifier qu'ils ne sont pas sexuels. Ce fameux 14 février, je m'attendais à lire un article dénonçant carrément qu'un tel site internet existe. À mon grand étonnement, on ne fait que le décrire comme s'il s'agissait d'un site tout à fait normal. Déjà que c'est une honte qu'il y ait des petites annonces "louches", nous n'avions pas besoin de connaître l'existence d'un tel site où les "centres de massages" et leurs "masseuses" y sont cotés! C'est carrément immoral de mettre en plus des images, sur votre page couverture le titre sous lequel on peut le retrouver!

Je vous dit donc Bravo! Ça donne de bonnes idées aux enfants (y compris les vôtres) qui ont accès à un ordinateur... Franchement, les journaux sont à la vue de tous y compris des jeunes enfants!

Pour terminer, cela est vraiment désolant de voir qu'un journal comme le vôtre puisse faire quelque chose de la sorte, quelle crédibilité! Honnêtement, je crois que c'est horrible de voir que les journaux font des profits avec la prostitution. Merci pour l'exemple.

Lydia Fortin, Alma

mardi 20 mai 2008

De retour dans quelques temps...

Je profite de ces temps de pluie du Cap-Breton pour secher et ecrire un peu. J'arrive de Terre-Neuve ou j'ai pu laisser quelques journeaux et apercevoir qu'il y avait la-bas aussi, des libertaires qui s'organisaient (particulierement a St-John's). Je pourrai vous en donner plus de details a mon retour, mais j'ai enormement apprecie la convivialite des "newfoundlanders" et l'autostop y a ete tres rapide. Me promenant dans la rue et sur les routes, la plupart des gens me disaient bonjour, me demandaient comment j'allais et souvent me piquaient une jasette. Pour un pouceux "avec les gros sacs sur le dos", j'ai ete surpris de voir que les gens m'adressent autant la parole. Mais, sur la gigantesque ile ("The Rock") tout comme par icitte, ces usages et traditions se perdent avec les generations. On m'a beaucoup parle de la tres rapide perte des pratiques d'autosubsistance (peche, chasse, agriculture,...) et des techniques et habilites d'autonomie ces 30 dernieres annees. Terre-Neuve est tres vaste et semble encore tres naturelle et sauvage.

Je laisse encore l'experience fermenter un peu plus et je pourrai vous en dire plus long sur les liens que j'ai pu etablir avec les milieux ruraux d'ici et leur developpement. A venir aussi, un texte sur la greve de 1941 a Arvida et les evenements l'entourant.

jeudi 8 mai 2008

Sur le droit de grève et la précarité

La Fédération des communistes libertaires du nord-est a consacré la dernière parution (mai 2008) d'un de ses journeaux francophones, Cause Commune, au droit de grève et à la précarité. Des textes à la pensée très critique que j'ai beaucoup aimé, et qui me paraissent pouvoir rejoindre pas mal tous le monde. En très peu de mots, je vous en recommande la lecture.

En Haute-Côte-Nord (non-membre), vous pouvez vous procurer cette édition du journal en communiquant avec virtuality6012@caramail.com .

Au sommaire du no 20 (format HTML)
Pour le droit à la grève !
Pas de progrès sans les grèves !
L'anarchie de A à Z, «S» comme Syndicat
Manif antimilitariste à Québec
À qui profite le travail précaire
Travail précaire: Sherbrooke championne du cheap labor!
Livre : Sur les traces de l’anarchisme au Québec
Grève étudiante : l’exercice d’un droit collectif
Le droit à l’avortement de nouveau menacé
DVD : Dans mon quartier

mardi 6 mai 2008

Mon bilan du forum social régional 2008

Comme prévu la 3ième édition de Forum Social Régional du Saguenay-Lac-Saint-Jean a eu lieu du 2 au 4 mai dernier au Cégep de Chicoutimi. Tout près de 200 activités (conférences, ateliers de discussion, table-rondes, expositions, spectacles, Forum des enfants,…) sur une variété de thèmes figuraient au programme des trois jours.

L’occasion a été très précieuse pour tisser des liens avec les gens et les initiatives de la région. Quelques organismes de d’autres coins sont aussi venu pour l’événement, dont les anarchistes en lien avec la librairie sociale autogérée La Page noire, Guerre à la guerre et la Fédération des communistes libertaires du nord-est (NEFAC). Le Collectif de Résistance Anti-Capitaliste-Saguenay en a profité pour lancer l’appel à joindre un collectif anticapitaliste au Saguenay et présenter les principes de base du collectif. Un compagnon originaire de Roberval a présenté son projet d’école d’art et de métiers écologiques (« Annedda »), inspiré de la fameuse école Bauhaus en Allemagne et d’un souhait historique d’une école alternative à Roberval. Des dizaines d’autres initiatives écologiques, militantes, régionales, … ont pu être présentées et questionnées. Au niveau de l’organisation du Forum, je n’ai que des commentaires positifs; l’information et les horaires étaient facilement accessibles et il n’était pas long de trouver de l’aide. Le seul point que j’ai trouvé plutôt dommage était le chevauchement de nombreuses conférences le samedi.

Visitez le site web du FSR02 pour voir des photos

Je prendrai la route dans très peu de temps pour ne revenir, en principe, que vers le 1er juin. Durant ce temps, je pourrai peut-être poster quelques messages mais ça sera assez limité...

Les « Gens Libres » de la Shipshaw, premiers occupants de Falardeau

Lu sur Le peuple métis de la Boréalie : Une famille métisse du Lac-Cair, au nord de Chicoutimi, vers 1950. Selon la Loi de 1850, dans le Bas-Canada et le Québec actuel les « Sauvages » comprennent les Indiens, les couples Métis qu'on appelle également « Bois brûlés » et « Gens libres », et toute leur descendance.


Depuis des temps immémoriaux, la rivière Shipshaw a été utilisée comme voie de pénétration permettant aux Indiens, aux missionnaires et aux coureurs des bois d’accéder au lac Onatchiway et à cet arrière-pays mystérieux. Au début des années 1880, deux ou trois familles montagnaises (les familles Xavier, Joseph et Charlish) viennent s’installer périodiquement non loin de la chute aux Galets. Ces gens, raconte l’ancêtre Jean-Baptiste Petit (R. Bouchard, 1996, 354-355), « sont campés sur un des plus beaux sites que l’on puisse imaginer. La rivière [Shipshaw est] très large et parsemée d’îles et d’îlots, les uns couverts de bois vert, et [les] autres [avec uniquement] de l’herbe et des rochers ». Ils campent là pendant l’été, alors qu’au cours de l’automne, ils remontent dans leur territoire de trappe, situé à la tête de la rivière Shipshaw, dans les secteurs des lacs Onatchiway et Pamouscachioui.

Au début des années 1930, lorsque arrivent les nouveaux colons dans le canton Falardeau, le gouvernement leur attribue des terres à la « Pointe des Indiens », le long de l’actuel réservoir du «lac» Saint-Sébastien. Au fil des ans, ces Métis montagnais vont se mêler aux colons qui épousent quelques « Indiennes », perpétuant ainsi la lignée des Xavier et donnant naissance à celle du Métis “Jules Tremblay”.

Lors d’une visité effectuée chez les Xavier, (Le Soleil, 22 juin 1961), Clément Dufour, un traiteur de fourrures bien connu à Chicoutimi, rapporte que cette famille l'a reçu sourire aux lèvres, le teint cuivré, la joie au coeur. Ces gens vivent là, tant bien que mal, tantôt sous la tente qu’ils semblent trouver plus confortable l’été, tantôt dans une modeste cabane construite par les citoyens de Falardeau. Pendant que les hommes se rendent à la chasse ou montent dans les chantiers forestiers de la Price Brothers & Co., « les femmes s’adonnent à la pêche dans le lac St-Sébastien qui, parait-il, regorge de brochets ». En 1998, des descendant de la famille Xavier habitent toujours sur la propriété ancestrale, sur les rives du lac Saint-Sébastien.

Russel Bouchard
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Référence : Ce texte a été tiré de la brochure titrée « Saint-David-de-Falardeau - de l'eau, de la terre et des hommes », textes de Russel Bouchard publiés en 1998 pour le compte de la municipalité de Saint-David-de-Falardeau.

* La municipalité de Falardeau est située à une vingtaine de kilomètres, au nord de Chicoutimi.

dimanche 4 mai 2008

Action de solidarité à la lutte des autochtones de Tyendinaga et des Six Nations en territoire salish côtier (Vancouver, C.B.)

Traduit d’un texte publié sur seattle.indymedia.org :
Hier, le 28 avril 2008, près de cent autochtones et supportaires non-autochtones ont marché ensemble et bloqué une route majeure de transport pour les camions dans l’est de Vancouver, en territoire salish côtier, pour plusieurs heures, commençant vers 3h PM, en solidarité avec la lutte à Tyendinaga et dans les Six Nations. La marche a été menée par les aîné-e-s et s’arrêta pour jouer du tambour et chanter aux quelques intersections majeures, causant des bouchons de circulation.

Sur les bannières ont pouvait lire: Bas les pattes sur les Mohawks de Tyendinaga ; La Police de l’Ontario (OPP) = celle de la Colombie-Britannique (VPD); ce sont tous des escrocs ; Les autochtones résistent à l’oppression de l’État; La Solidarité est Notre Arme ;...

Plusieurs photos de l’action peuvent être trouvées ici:
http://hammondface.blogspot.com/2008/04/this-didnt-happen.html

Deux vidéos youtube de l’action peuvent être trouvées là:
http://www.youtube.com/watch?v=tYTGMuVoBX8
http://www.youtube.com/watch?v=XzTcPaNCANs&feature=related


Tyendinaga résiste (Fond de l’histoire)

Le vendredi 25 avril à 2h45 de l’après-midi, la Police provinciale de l’Ontario Provicial Police (OPP) entoura les carrières de Tyendinaga demandant que les Mohawks, qui résistaient à un empiètement sur leurs territoires par la construction d’un site de développement immobilier, se rendent. La police a pointé ses fusils et la violence a suivit de la part de la police. Plus tôt cette semaine, l’OPP avait envahit le territoire Mohawk en réponse à l’arrêt de la construction sur le site par un groupe de warriors.

Le but de cette action est de montrer à l’état colonial canadien que les premières nations vont se tenir deboute et unit contre la répression de la police et les gouvernements qui volent nos terres.

Des actions ont déjà eu lieu à Awkwesasne et Kahnawake.

Les résistant-e-s de Tyendinga tiennent encore fort malgré les arrestations et la violence physique infligée sur les jeunes (un jeune homme a eu les deux bras cassés par la police), des fusils pointés sur des enfants, et malgré tout ça, les reportages dans les nouvelles ont dénié ces faits.